24 heures chrono!

Lève-tard. Couche-tôt. Insomniaque. Gross dormeuse. C’est à elle que vous devez tout. Vos réveils ensommeillés. Vos nuits blanches et le bonheur d’entourer ses petits bras autour de l’oreiller. Votre horloge biologique vous parle. Écoutez-là ! Par A. Barsacq

Cela valait bien un prix Nobel de Médecine. En septembre dernier, trois chercheurs américains ont ainsi été récompensés pour leurs travaux sur cette fameuse horloge. Et surtout parce qu’ils éclairent tout un chacun sur les bienfaits d’une nuit de sommeil, et avant tout l’adaptation du corps au cycle du jour et de la nuit, mais aussi les troubles du sommeil ou ceux liés au décalage horaire.

Jeffrey C. Hall, Michael Rosbash et Michael W. Young sont primés pour « leurs découvertes des mécanismes moléculaires qui règlent le rythme circadien », a annoncé l’Assemblée Nobel de l’Institut Karolinska à Stockholm.

Rôle fondamental

Les conclusions des recherches sont claires et confirment finalement ce que l’on savait déjà. Le « rythme circadien » régule le sommeil chez tout être vivant, mais aussi le comportement alimentaire, la pression artérielle et la température corporelle. Le rôle de l’horloge biologique est fondamental sur votre espérance de vie, votre santé et votre prise de poids.

Quand votre horloge biologique se dérègle, vous ouvrez ainsi la boite de Pandore du dérèglement.

Insomnie, cancers, obésité… tout serait lié à cette horloge, comme une véritable tour de contrôle de votre organisme, aussi puissante que la volonté de votre cerveau. En clair, arrêtez de faire la maline sur Netflix après 22 h surtout si vos yeux se ferment tout seul. Une fois de temps en temps passe encore. Si cela devient une habitude, vous vous exposez à quelques dérèglements qu’il est difficile ensuite d’apprivoiser.

Votre corps n’est pas prêt

Contrairement aux idées reçues ou au défi de la vie quotidienne, le corps n’est pas fait pour rester éveillé et « forcer la machine » reste une mauvaise idée. Rester éveiller pousse au maintien dans l’organisme d’un niveau élevé de production de cortisol, l’hormone du stress, qui normalement décline avec l’arrivée de la nuit. Votre corps reste alors en état de vigilance, mais votre système immunitaire trinque et à long terme, vous favorisez des maladies comme le cancer.

Sans oublier le dérèglement de votre métabolisme qui vous pousse à la prise de repas hors des horaires dits normaux. Traduction : si vous mangez quand votre métabolisme est au ralenti, soit tard le soir, les calories sont plus susceptibles de se transformer en graisse que de brûler. Pensez-y devant votre bol de glace au chocolat quand vous aurez un petit creux à minuit 24 après votre cinquième épisode de Games of Thrones.

La perturbation de votre horloge interne peut aussi vous conduire à la dépression. La chronobiologie démontre aujourd’hui comment l’heure où l’on administre un médicament peut influer sur son efficacité et ses effets secondaires. C’est pareil pour l’horloge biologique !

Retrouver l’harmonie

Alors, comment faire machine arrière ? Retrouver sa sérénité et être à l’écoute de son corps. Cela peut être douloureux, surtout si notre rythme de vie ne peut pas s’accorder à celui de notre corps, par exemple quand on travaille de nuit. Chacun de nous s’inscrit dans un horaire quotidien régi par les hormones. C’est un cycle naturel de 24 h auquel personne ne peut échapper. Chaque jour, sans le réaliser, nous ajustons notre horloge interne (le cycle circadien) sur les 24 h d’une journée.

L’idéal : avoir une horloge interne qui s’harmonise… à celle de la cuisine ! Pour retrouver son biorythme, on peut déjà être à l’écoute de son estomac, le deuxième cerveau du corps humain. Retrouver les sensations de satiété. Identifier ce qu’est vraiment « avoir faim ».

Pour remettre sa pendule à l’heure et retrouver un bon rythme, vivre au rythme du soleil est un second pas. La lumière naturelle est un régulateur puissant. Dé-branchez ! Dès 19 h, mettez en off tout ce qui concerne le boulot et les contraintes liées au travail. Oubliez les transports pour privilégier la marche (au moins 30 minutes, trois fois par semaine).

Toutes les deux heures, même au travail, imposez-vous un temps de pause. L’attention faiblit après deux heures de concentration et vous perdez en efficacité. Levez les yeux de votre ordinateur et respirez ! Dormez dans le noir pour qu’aucune lumière artificielle ne vienne perturber votre endormissement. Enfin, dans la mesure du possible, comme pour les enfants, couchez-vous à heures fixes. Pas plus d’une heure de décalage par rapport à vos horaires réguliers, c’est la règle. Acceptez votre cycle. Observez-le et soyez à l’écoute de vous-même.

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