La sagesse au service des parents

Mettre au monde des bébés. Rassurer les (futures) mamans. Aider avec l’allaitement. Les sages-femmes endossent de nombreux rôles au service des femmes enceintes. Rencontre avec Céline Guquet, passionnée par son métier. 

G.Perrier

Accompagner, rassurer, chouchouter, conseiller… Les sages-femmes sont les maîtres Yoda de toutes les femmes attendant un heureux évènement. Sans oublier les futurs papas. Qualité essentielle pour y arriver ? L’empathie. Justement, Céline n’est qu’amour, gentillesse et bienveillance.  « Je faisais médecine et tout allait bien » se souvient la sage-femme. « Petit à petit, je me suis rendue compte que le médecin était trop dans la pathologie, pas assez dans l’humain. Quand j’ai découvert le métier de sage-femme, j’ai compris que c’était mon destin. Un peu comme une révélation. Ma vie prenait un nouveau tournant, un nouveau sens. En 20 ans de métier, je n’ai jamais regretté cette décision. » Après quelques années à la polyclinique de l’Anse-Vata, Céline a décidé de mettre cette ardeur au service de ses patientes chaque jour. « J’avais besoin d’un nouveau défi. J’ai adoré mes années en salle d’accouchement, mais il me manquait quelque chose, ce fameux contact humain. Pendant la délivrance, on se lie, mais on ne voit plus les nouveaux parents après leur départ. Les relations sont trop limitées. Je voulais vraiment être dans l’accompagnement. »

Sage-femme : métier complet

Il y a deux ans, elle ouvre son cabinet en libéral et découvre toutes les autres facettes du métier. « C’est une profession très complète, et peu de gens connaissent vraiment notre travail. On suit les grossesses bien sûr (avec les gynécologues), on prépare à l’accouchement, mais on réalise aussi des monitorings à domicile pour les grossesses pathologiques. » D’ailleurs, la présence d’une sage-femme tout au long de la grossesse permet de réduire les angoisses qui peuvent entraîner des complications. « Nous avons un rôle préventif également. »

Céline rappelle aussi leur utilité après la délivrance « Il y a bien sûr la rééducation du périnée. C’est indispensable, les filles, ne passez pas à côté. On suit le bébé pendant un mois au moins, pour la pesée surtout et pour surveiller que tout va bien. On est habilité à le faire jusqu’à ses deux ans, mais étant à Nouméa, j’estime qu’il y a assez de pédiatres pour cette partie. » Car dans la tête de Céline, l’accompagnement à la parentalité se fait en corrélation avec de nombreux autres métiers et il est important que chacun reste à sa place, sans parasiter celle des autres.

« Etre utile, c’est ce qui me rend heureuse. »

Quand nous lui demandons si elle considère son métier comme difficile en raison des horaires, des moments durs, elle n’hésite pas une seconde avant de répondre. « Non. Pas pour moi. Mon métier est une passion ; dès lors, l’investissement – pouvant être considéré lourd par certain – me paraît justifié. » Les souvenirs qu’elle engrange depuis 20 ans semblent lui donner une force quasi surnaturelle. « Chaque accouchement est unique. Je n’ai pas un seul beau souvenir, mais des centaines. Mis bout à bout, ils me rappellent constamment pourquoi j’ai choisi de faire ce métier. Etre utile, aider, c’est ce qui me rend heureuse. »

Le saviez-vous ?

Une sage-femme peut prescrire des contraceptifs et poser les stérilets et les implants. Elle est également habilitée à réaliser le frottis.

Les sages-femmes en détresse

La trentaine de sages-femmes libérales sur le territoire connaît actuellement de grosses difficultés financières. « En décembre, sans nous prévenir, la CAFAT a arrêté de nous rembourser nos consultations pendant un à deux mois », explique Céline. « Hors, notre chiffre dépend à 80% de ces remboursements. » Afin de palier au déficit du RUAMM, des lois sont en cours d’écriture pour baisser la cotation de tout le monde. « Sauf que celle des sages-femmes n’est pas indexée, certaines de nos prestations sont mêmes moins chères qu’en Métropole. Si on baisse nos cotations, on ne pourra plus vivre de nos métiers. » N’hésitez pas à soutenir le Syndicat des Sages-femmes de NC sur leur page Facebook. On a besoin d’elles.

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