Aller plus loin – Violences faites aux femmes

Pour vous qui lisez, aujourd’hui est sûrement une journée ordinaire. Un café. Bien installé ? Nous vous souhaitons une belle lecture. Repensez à cet article dans trois jours. A ce moment là, trois femmes en France seront mortes sous les coups.

Par C. Idoux

Le taux déclaré de violences physiques et sexuelles faites aux femmes en Nouvelle-Calédonie est sept fois plus élevé qu’en métropole (Source Inserm, 2003) et nettement plus important que dans les autres départements et territoires ultramarins. Mais les chiffres datent. L’enquête VIRAGE qui doit commencer à la fin de l’année va permettre de se rapprocher de la réalité.

Ces violences ont-elles augmentées ? Quel profil pour les victimes ? Pour actualiser ces chiffres, la Nouvelle-Calédonie est donc intégrée à la nouvelle enquête, VIRAGE de l’Institut national d’études démographiques (Ined), chargé par l’Etat de conduire une mission d’expertise sur la lutte contre les violences faites aux femmes. L’enquête Violences et rapports de genre (VIRAGE) est une enquête de grande envergure réalisée auprès de 27 268 femmes et hommes, dont l’objectif est de mesurer l’ampleur des violences subies tant par les femmes que par les hommes.

L’extension à la Nouvelle-Calédonie de cette enquête est l’aboutissement de multiples interventions des députés calédoniens à l’Assemblée, de la Mission à la condition féminine en Nouvelle-Calédonie, jusqu’au XVIe Comité des Signataires.

Cette enquête, à laquelle participeront tous les acteurs locaux, va enfin permettre de connaître de façon exacte l’ampleur et les caractéristiques des violences intra-familiales qui affectent la société calédonienne dans son ensemble. Les statistiques et données qu’elle dévoilera permettront d’ajuster et de préciser les politiques publiques à mettre en œuvre au bénéfice de tous.

L’Ined aux commandes

Cette grande opération statistique est une initiative de chercheuses de l’Ined, l’Institut nationale d’études démographiques. Elle au besoin impératif de la France et des Outre-Mers de mettre à jour ses connaissances sur les violences à l’encontre des femmes

L’équipe de l’enquête Virage « s’est également attaché à prendre en considération les recommandations de la Convention européenne pour l’élimination des violences faites aux femmes (dite convention d’Istanbul, ratifiée par la France en 2011) qui enjoint les États signataires à mesurer les violences fondées sur les rapports de genre et à mieux évaluer les conséquences sur les victimes selon les standards internationaux ». A ce jour, l’enquête VIRAGE est la seule enquête de victimation actuellement réalisée en France répondant aux standards internationaux édités par l’ONU en matière de mesure des violences à l’encontre des femmes.

Premiers résultats

Les premiers résultats montrent que la violence est majoritairement vécues par les femmes. Une femme sur sept (14,5 %) et un homme sur vingt-cinq (3,9 %) déclarent avoir vécu au moins une forme d’agression sexuelle (hors harcèlement et exhibitionniste) au cours de leur vie. En 2016, les violences sexuelles toucheraient donc par an environ 600 000 femmes et 200 000 hommes en France.

Le 23 février dernier, une enquête Ifop dévoile sur France Info que 12 % des femmes affirment avoir été victimes de viols en France, 50 % rapportent des insultes ou des remarques à caractères sexiste et 43 % disent avoir subi des caresses et des attouchements sexuels sans consentements. Dans la majorité des cas, plus de 80 %, elles affirment qu’elles connaissaient leur agresseur. Seulement 11 à 19 % d’entre elles ont choisi de porter plainte.

 


Les chiffres de la dernière enquête Inserm, 2005

  • Une femme calédonienne sur quatre subit des violences
  • 1 sur 8 a subi des attouchements sexuels ou a été violée avant l’âge de 15 ans.
  • 95 % des victimes n’ont jamais contacté la police.
  • Un tiers des violences sexuelles sont pratiquées en milieu urbain, un tiers en brousse et un tiers en tribus.

Une campagne pour des hommes engagés

En 1991, un homme armé fait irruption lors d’une remise de diplômes à l’école polytechnique de Montréal. Il ordonne aux garçons d’évacuer, et exécute froidement 14 jeunes filles. Juste parce qu’elles sont des femmes. Une tragédie qui a poussé 100 000 hommes canadiens à se mobiliser et à porter un petit tissu blanc en V inversé pour dire NON aux violences faites aux femmes. Un mouvement qui s’est étendu à l’Europe et qui est arrivé jusqu’à nous, à l’initiative de la province Sud. Depuis trois ans, les hommes se mobilisent.


25 novembre, une date pour ne rien lâcher

En 1999. L’assemblée générale des Nations unies proclame le 25 novembre journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes et invite les gouvernements, organisations internationales et associations à initier des actions pour sensibiliser l’opinion publique.

La date du 25 novembre a été choisie pour honorer la mémoire de trois femmes de la République dominicaine. Les sœurs Mirabal, militantes pour la liberté, assassinées en 1960 sur les ordres du chef de l’état Raphaël Trujillo.


 

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