Manger local et de saison

Des fraises en janvier, des mangues en juillet, du chou vert en mars… Normal ? Nous avons tellement pris l’habitude de voir les fruits et légumes disponibles toute l’année que nous ne sommes même plus étonnés.
Et pourtant !
Si vous trouvez ces précieuses denrées (par leur prix !) à ces époques de l’année, c’est qu’elles ne sont ni locales, ni de saison.

 

Et si on arrêtait de marcher sur la tête ? Manger local et de saison n’est ni une mode, ni une lubie. C’est tout simplement du bon sens… Manger local et de saison, c’est manger des aliments qui ont du goût. C’est répondre aux besoins nutritionnels du moment. C’est encourager la production alimentaire près de chez soi et donc l’autonomie alimentaire. C’est agir pour l’environnement. Et oui… tout cela simplement en achetant votre banane ou votre salade au bon moment.

Parce que cela a plus de goût

Les produits, cueillis au bon moment, à bonne maturité et à la bonne saison, ont du goût. Transporter des fruits et légumes sur de longues distances impose des cueillettes avant maturité et donc une pauvreté nutritionnelle. Si vous privilégiez en plus le bio, ils auront moins de traitements, les vitamines seront au rendez-vous et c’est tout bénéfice !

Parce que c’est bon pour la planète

Un fruit hors saison importé consomme pour son transport 10 à 20 fois plus de pétrole que le même fruit produit localement lorsque c’est la saison. Ainsi, 1 kg de fraises d’hiver peut nécessiter l’équivalent de 5 litres de gasoil pour arriver dans notre assiette ! Manger des fruits et légumes hors saison encourage les cultures sous serre, gourmandes en eau. Cela n’empêche pas de se régaler de bananes, de mangues et d’ananas mais lorsque c’est la saison.

Parce que cela contribue à sauvegarder la biodiversité

Et oui, vous n’imaginiez pas qu’en mangeant votre banane locale vous participiez à sauvegarder la biodiversité. Et pourtant ! Selon la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture), 75 % des variétés agricoles cultivées dans le monde ont disparu depuis 1900, et avec elles un patrimoine génétique d’une extrême richesse,notamment d’adaptation aux spécificités locales des sols. Ainsi, une seule variété de fraises occupe 80 % des surfaces mondiales consacrées à ce fruit (alors qu’on compte 1 200 variétés de fraises sur la planète !). Il faut donc consommer local pour éviter l’uniformisation de la production et encourager la polyculture. Au contraire de la monoculture, elle garantit la rotation des terres et donc leur fertilité pérenne ; elle favorise les particularités locales et redonne toute leur place aux terroirs et aux goûts.

Parce que c’est bon pour l’économie locale

Le mieux est de privilégier les circuits courts, le contact direct avec le producteur. Acheter des fruits et légumes de saison près de chez soi, c’est faire tourner l’économie de son pays et aider les producteurs ocaux. C’est l’occasion de favoriser l’agriculture locale et de soutenir les initiatives locales comme les engagements bio par exemple. C’est contribuer à l’autonomie alimentaire du pays.

Une interprofession pour les fruits et légumes

Créée en 2015, l’Interprofession des fruits & légumes de Nouvelle-Calédonie (IFEL-NC) a pour mission d’améliorer l’autonomie alimentaire de la Nouvelle-Calédonie en structurant la filière. Préparer la saison chaude et anticiper la saison creuse pour éviter les ruptures d’approvisionnement tout en garantissant les prix les plus justes, l’IFEL-NC œuvre au quotidien pour que le client consomme des produits locaux et de saison. Sa dernière action en date : la classification des fruits et des légumes selon leur aspect visuel et leur taille.

Parce que cela participe à une répartition équitable des richesses

La FAO le déclare : plus d’un milliard de personnes dans le monde sont sous-alimentées et 70 % d’entre elles sont des paysans. Aberrant ! La production massive et subventionnée de l’agriculture occidentale (Europe et États-Unis principalement) permet des prix de revient tellement bas que le transport d’un produit ne représente plus qu’1 % de son coût global. Ce mode de production et de consommation participe ainsi à la détresse et à la pauvreté des paysans du Sud. La logique économique presque exclusivement axée sur les notions de croissance et de rentabilité conduit un nombre de plus en plus grand de pays du Sud (Afrique, Maghreb, Amérique du Sud…) à produire en masse pour l’exportation. Dans d’autres pays, cela se traduit par des expropriations illégales de paysans chassés de leurs terres ou bien par des déforestations pour planter du soja et du maïs OGM destinés au bétail « occidental » (au Brésil et en Argentine).

Comment manger local et de saison ?

En achetant auprès des producteurs locaux (vente à la ferme, marchés, paniers) afin de contribuer à faire émerger une autre logique de production et de distribution. En cultivant un bout de jardin potager, en faisant du micro jardinage en ville, sur sa terrasse, son balcon ou même son rebord de fenêtre. En créant un jardin collectif dont on partage la production à plusieurs familles. La ville de Nouméa propose des parcelles de jardins partagés. En apprenant à lire les étiquettes quand on fait ses courses (on regarde d’où ça vient). Est-ce bien nécessaire d’acheter des haricots verts cultivés au Kenya ?

Devenir locavore

Initié en 2004 en Californie, autour de la baie de San Francisco, ce mouvement réunit des personnes qui consomment autant que possible de la nourriture produite dans un rayon de 160 km (100 miles) autour de chez elles. Leur intention : préserver le terroir, la fraîcheur et le goût des aliments, le lien avec les saisons et les producteurs, et faire marcher l’économie locale.
En Nouvelle-Calédonie, vous pouvez commander des paniers de fruits et légumes, acheter aux producteurs lors des marchés broussards, acheter aux magasins l’Écopanier.
shop.nc/panier-de-fruits-et-legumes.html
www.vertpaniernc.com
Le panier des filles
L’écopanier
Marché Broussard

Vous pouvez télécharger le calendrier des fruits et légumes de saison de Nouvelle-Calédonie sur le site de la Chambre d’agriculture :
nouvelle-caledonie.chambre-agriculture.fr

 

 

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