Qu’est-ce que le cracking dans l’alimentation ? C’est l’arme des industriels pour produire des aliments ultra-transformés. Soit un ensemble de produits ayant subi des modifications qui les éloignent de leur état d’origine, comme les pizzas, les gâteaux, les céréales ou encore les plats préparés.
Par J. Odine
Ils sont partout dans les rayons des supermarchés et dans nos assiettes. Les aliments ultra-transformés constituent une bonne partie de l’offre alimentaire. À l’origine, le cracking (fragmentation) est utilisé en pétrochimie. C’est un procédé de raffinage du pétrole qui permet d’obtenir, par décomposition et recomposition des molécules, des hydrocarbures plus légers tels que l’essence.
Bricolage
Dans l’industrie agroalimentaire, le cracking est une méthode industrielle qui, à l’aide de broyeuses et centrifugeuses, consiste à décomposer un aliment en plusieurs ingrédients. Ces ingrédients, généralement sous forme de poudres, sont ensuite revendus aux industries agro-alimentaires pour être utilisés dans la préparation de produits transformés. Par exemple, le lait fait partie des nombreux aliments non transformés (comme les œufs, le riz, le maïs, la pomme de terre…) qui font l’objet ensuite de cracking avant d’être injectés dans d’autres aliments. Pour quel but ? Modifier leur goût, leur texture ou encore leur couleur. Face à ce bricolage moléculaire industriel qui serait susceptible d’être à l’origine d’allergies et de maladies chroniques, certains tirent la sonnette d’alarme.
Trois ingrédients
Dans ces produits, il y a en général trois ingrédients principaux qui sont ajoutés dans les aliments ultra-transformés. Le sucre, cet exhausteur de goût qui permet de mieux les conserver, on le retrouve dans le ketchup, les glaces, les pizzas surgelées, et même dans le jambon pour donner cette belle couleur rose. Les enfants semblent une cible très facile avec les céréales ultra-transformées du petit déjeuner, les poudres cacaotées ou encore les sodas. L’excès de sucre ajouté peut amener au surpoids, à l’obésité, à l’insulino-résistance, un prédiabète et un diabète de type 2.
Le second ingrédient, c’est le sel. Comme le sucre, il est un exhausteur de goût et permet aussi de conserver les aliments. Il est ajouté principalement dans les plats surgelés, les soupes et pains industriels et la charcuterie. L’OMS recommande de ne pas dépasser 5 grammes de sel par jour. Or, si on consomme trop de ces aliments, on arrive jusqu’à 9 à 12 g. L’excès de sel est associé à l’hypertension, à une inflammation de l’estomac, voire un cancer de l’estomac.
Enfin, troisième ingrédient : le gras, surtout le mauvais gras, soit les acides gras saturés qui sont ajoutés. Les aliments ultra-transformés véhiculent des matières grasses qui ne sont pas de bonne qualité, surtout les oméga 6 par rapport aux oméga 3. En plus du risque d’obésité, le mauvais gras augmente le mauvais cholestérol, les risques cardio-vasculaires et il bouche les artères. L’excès de gras, on le retrouve dans certaines céréales, les biscuits fourrés, les margarines industrielles, les plats préparés, les nuggets de poulet… Méfiez-vous aussi de certains aliments présentés comme sains, soit les aliments bio, vegan ou sans gluten, eux aussi ultra-transformés.
Quelle attitude adopter ?
S’ils sont la solution de facilité lorsque l’on manque de temps pour cuisiner, les produits ultra-transformés devraient être donc l’exception et non la règle de notre alimentation.
Il est donc préférable de favoriser la préparation de vos repas à partir de denrées brutes. Une démarche qui demande de s’organiser en amont, en préparant sa liste de courses pour la semaine, en congelant des portions individuelles, en proposant à la famille de participer à l’élaboration des plats pour que la cuisine devienne ou redevienne un plaisir. Vous aurez ainsi la satisfaction de manger sainement, de diminuer l’absorption de calories vides, de retrouver le goût naturel des aliments et de vous émanciper de tous les additifs imposés dans les aliments ultra-transformés. Reprenez le contrôle de vos assiettes !