Valérie Zaoui, présidente de l’association Femmes chefs d’entreprises de Nouvelle-Calédonie.

Issue du monde de l’hôtellerie, Valérie Zaoui a créé et cogère depuis 2007 Hestia gouvernantes, une entreprise qui emploie une soixante de personnes. Trésorière du Medef, à la tête du FIAF, la présidente de l’association Femmes chefs d’entreprises entend défendre l’entrepreneuriat féminin et revendique plus de femmes dans les instances économiques du pays. Par J. Odine

Belle : Quel est l’objectif de l’association Femmes chefs d’entreprises ?

Valérie Zaoui : Notre objectif principal est de promouvoir l’entrepreneuriat féminin à tous les niveaux. Nous souhaitons aider, inciter, être à l’écoute de celles qui souhaitent se lancer dans cette aventure. Affiliées au Medef, nous faisons partie du réseau Femmes chefs d’entreprises France et du réseau mondial FCE Monde qui permettent le renforcement des liens de solidarité et consolident la position des femmes chefs d’entreprises dans le monde. Nous incitons les femmes cheffes d’entreprises à prendre des mandats dans les instances économiques et sociales de la Nouvelle-Calédonie car si nous ne prenons pas notre place, les hommes ne vont pas nous la donner ! Laissez-nous piétinez votre plate-bande !

Dans quels domaines d’activité sont les femmes adhérentes de l’association ?

Elles sont cheffes d’entreprises dans tous les secteurs, industrie, commerce, services, formation. Nous nous retrouvons une fois par mois autour de thématiques variées, cela peut être sur des problématiques RH, le recrutement, mais également sur la diversité dans l’entreprise…

Quelle vision avez-vous de l’entrepreneuriat féminin ici ?

Je le trouve plutôt dynamique. De plus en plus de jeunes femmes nous rejoignent et qui ont d’ailleurs des enfants en bas âge. Dans le monde mélanésien, il y a encore du chemin à faire. Je pense qu’il faudrait mettre en valeur des modèles de femmes qui ont un parcours de cheffe d’entreprise pour inciter d’autres femmes à prendre cette direction. La journée de la femme me pose un problème car elle est axée sur le côté beauté, mode ou sur les violences faites aux femmes. Or, il y a quand même d’autres visions de la femme à mettre en avant, des parcours de réussite notamment.
On doit se battre également contre les clichés. Pourquoi associe-t-on les femmes dans le secteur des services ? La société doit changer son regard sur les femmes. Il faut que les femmes arrêtent aussi de se sous-évaluer.

Vous êtes cheffe d’entreprise depuis 2007, qu’est-ce qui vous a poussée à créer Hestia ?

C’est le plafond de verre. J’étais gouvernante générale au Ramada et on m’avait fait comprendre que j’aurais un poste de directrice de l’hébergement, ce qui était une suite logique de mon évolution. Or, les actionnaires ont préféré un homme à ce poste. J’ai donné ma démission et j’ai lancé ma boîte. Je ne regrette rien car c’est très enrichissant. Être cheffe d’entreprise comporte évidemment des responsabilités, des contraintes, des risques mais finalement j’ai gagné en liberté.

Quels conseils donneriez-vous aux femmes qui souhaiteraient se lancer dans l’entrepreneuriat ?
Oser, bien se connaître, avoir confiance, être consciente de son potentiel, essayer de travailler son réseau, c’est essentiel, pour l’écoute et pour tisser des liens professionnels. Si vous en avez envie, cela vaut la peine de se challenger. Il faut avoir la force de rebondir si cela ne marche pas.

 

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