Toute raison gardée

Concernant les risques de santé pouvant être aggravés par la ménopause, les femmes comme les hommes identifient assez bien l’ostéoporose… mais assez peu le reste. Sans parler des polémiques sur les traitements hormonaux aujourd’hui proposés.


Les femmes âgées de 50 ans et plus ont une meilleure connaissance de ces risques : pour autant, seule la moitié ont entendu parler des risques cardiovasculaires, et moins de la moitié des cancers et risques métaboliques.
Dans son enquête en France, le groupe MGEN dévoile que 88 % des personnes interrogées « sont très favorables à la mise en place d’une consultation gratuite avec le gynécologue pour informer sur la ménopause. Les femmes, et en particulier celles âgées de 50 ans et moins, sont quasiment unanimes. »
Or, en s’y préparant, en analysant les signaux de son corps, il est tout à fait possible de vivre cette transition qui peut durer plusieurs années avec plus de sérénité. Et plus de sécurité. Il faut chercher au-delà du cliché de la ménopausée qui pleure pour un rien, se lamente dans les couloirs… Au-delà de la ménopause sociale, il y a un vrai enjeu de santé.
Début août, une toute nouvelle analyse de données canadienne a démontré que la ménopause est pour les femmes une période de vulnérabilité métabolique pour le diabète et les maladies cardiaques. L’étude, présentée dans la revue Menopause, appelle à mieux comprendre les raisons de cette incidence, mais soutient aussi les interventions sur le mode de vie qui peuvent être très efficaces, autrement dit les méthodes plus « naturelles ».

À savoir
La ménopause naturelle se produit habituellement entre 40 et 60 ans - l’âge moyen étant de 51 ans. 
Si la ménopause s’installe avant 40 ans, on parle d’une ménopause prématurée ou ménopause précoce.

Des symptômes mal connus

Parler de ses doutes, ses ressentis auprès d’une sage-femme, d’un généraliste ou du gynécologue permet de prévenir les complications, de lever des angoisses, d’accueillir cette fluctuation hormonale qui précède la ménopause et provoque toute une série de symptômes plus ou moins marqués selon les femmes.
Selon une enquête menée par Edelman Intelligence auprès de 1 005 femmes (âgées de 45 à 55 ans) en France, ces symptômes sont d’ailleurs mal connus : la quasi-totalité (98 %) des femmes ne savent pas que la ménopause est aussi et surtout liée à une raideur articulaire et musculaire ou encore à une perte de mémoire et de concentration.
À l’inverse, on lui attribue une prise de poids qui n’est pas une conséquence directe. Incroyable, non ? De manière générale, près d’une femme sur deux pense que la ménopause n’affecte pas la santé !

Le Lutéran et le Lutényl dans le viseur
Pris à forte dose ou sur une longue période, le Lutényl et le Lutéran, utilisés dans la prise en charge de la ménopause, des troubles menstruels et de l’endométriose, multiplient le risque de développer un méningiome, une tumeur cérébrale. 
L’ANSM (Autorité nationale de sécurité du médicament) qui a lancé cette alerte invite donc les patientes à consulter leur médecin pour discuter de leur prise en charge et changer de traitement.

 

Des remèdes naturels et substitutifs

Pour certaines femmes, les symptômes de la ménopause sont réellement handicapants. Le médecin peut alors prescrire un traitement hormonal substitutif, le fameux THS. Or, une étude publiée en 2019 confirme que les femmes ménopausées suivant un traitement hormonal de substitution oral ont un léger sur-risque de cancer du sein, risque qui varie selon le type de traitement hormonal et sa durée : un THS courant sur moins d’un an augmenterait ainsi le risque de façon négligeable, alors qu’au-delà d’un an, plus le THS est pris dans la durée, plus le sur-risque augmente.
Les femmes ménopausées peuvent aussi prendre des compléments alimentaires (magnésium, vitamines…) qui permettront de pallier leurs carences. Ne négligeons pas également les médecines naturelles comme la phytothérapie, la naturopathie ou encore l’homéopathie.
Côté alimentation, le soja, la sauge et le houblon sont connus pour rétablir l’équilibre hormonal. Une activité physique régulière, l’arrêt de la cigarette, une alimentation équilibrée et variée peuvent également largement réduire les symptômes de la ménopause.
Côté chiffres, l’âge moyen de la ménopause est actuellement de 51 ans et les premiers symptômes commencent à 47 ans. Soit beaucoup plus tôt que l’andropause masculine, la baisse des hormones mâles. Mais ceci est une autre histoire.

« Les femmes ménopausées suivant un traitement hormonal de substitution oral ont un léger sur-risque de cancer du sein. »

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