Les IST en hausse

Le 26 septembre dernier, l’Agence sanitaire et sociale de Nouvelle-Calédonie (ASS-NC) lançait sa nouvelle campagne pour l’usage du préservatif en Nouvelle-Calédonie. Dans le viseur : le nombre encore trop important de rapports sexuels non protégés,
et surtout le nombre d’IST et de grossesses
non désirées.


Cette campagne de sensibilisation est en réalité un véritable cri d’alerte. Aux derniers chiffres recensés de 2012, l’infection à la Chlamydia, pouvant entraîner une stérilité, touchait 20 % des 18-25 ans sur tout le Territoire. Deux fois plus qu’en Métropole. En 2019, plus de la moitié (54,5 %) des jeunes Calédoniens (16-18 ans) ont eu un rapport sexuel, selon le Baromètre Santé Jeune 2019. Comment dans un pays comme le nôtre, entre les campagnes de prévention, les associations spécialisées dans l’écoute, l’accueil, la prévention, peut-on encore obtenir des chiffres aussi inquiétants ?

La campagne de l’Agence sanitaire et sociale de Nouvelle-Calédonie (ASS-NC) n’est pas la première. En réalité, elle a été initiée en 2016. Le dernier Baromètre Santé Jeune de l’ASS-NC met au jour que « près de quatre jeunes Calédoniens sur dix (10-18 ans) déclarent avoir déjà eu des rapports sexuels et plus de la moitié d’entre eux utilise systématiquement un préservatif masculin lors de leurs rapports. On observe une fréquence d’utilisation systématique du préservatif moins importante en province des îles Loyauté et province Nord qu’en province Sud. La proportion de jeunes déclarant utiliser systématiquement un préservatif lors d’un rapport sexuel augmente avec l’âge. »

Qu’est-ce qu’une IST ?
Une infection sexuellement transmissible (IST) se transmet entre partenaires au cours des différentes formes de rapports sexuels. Cette infection peut donner lieu à une maladie, autrefois appelée maladie vénérienne.
Toutes les pratiques sexuelles qui comportent un contact génital mutuel ou oro-génital avec une autre personne, ou ses fluides génitaux, sont considérées comme comportant un risque de transmission d’une IST. Chaque IST présente un risque et un degré de gravité différents.

Grossesses non désirées

Concernant l’absence de contraception pendant les rapports, les IST ne figurent pas seules au panthéon des inquiétudes des organismes publics de santé de Nouvelle-Calédonie. Les grossesses non désirées touchent aujourd’hui 53 % des 16-25 ans. En parallèle, une femme sur cinq a recours à l’avortement.
C’est une autre préoccupation pour la Nouvelle-Calédonie. Pour l’Organisation mondiale de la santé (OMS), « les grossesses chez les adolescentes constituent un problème mondial que l’on rencontre dans les pays à revenu élevé, faible ou intermédiaire. Dans le monde entier, toutefois, les grossesses chez les adolescentes sont plus susceptibles de se produire dans les communautés marginalisées, et sont généralement dues à la pauvreté et au manque d’éducation et de possibilités d’emploi. »
En Nouvelle-Calédonie, l’interruption volontaire de grossesse (IVG) n’est véritablement légale que depuis 20 ans. L’absence de contraception ou des accidents de contraception (oubli de pilule, rupture de préservatif) peuvent conduire à des grossesses non désirées. Certaines femmes vont préférer interrompre la grossesse en pratiquant une IVG. Toute femme enceinte, qu’elle soit majeure ou mineure, et qui ne veut pas poursuivre une grossesse, peut demander à un médecin ou une sage-femme l’interruption de sa grossesse. Il n’y a pas de condition d’âge. Une jeune femme mineure peut ainsi choisir de demander le consentement de ses parents ou d’un représentant légal et ainsi être accompagnée dans sa démarche d’IVG. Cependant, si elle veut garder le secret vis-à-vis de ses parents et de sa famille, elle peut tout de même le faire en étant accompagnée par une personne majeure de son choix.

« Chez les 18-25 ans,

1 Calédonien sur 5

est porteur

d’une Chlamydia. »

À qui s’adresser ?

ESPAS CMP de la province Sud
Espace de prévention d’accompagnement et de soins – Centre médical polyvalent de la province Sud
1 bis, rue Gallieni
Tél. : 20 47 40

Une équipe de médecins, infirmières, psychologue, éducatrice vous accueille et vous guide dans votre démarche de prévention, d’information, de dépistage et
de soins.
IST : Dépistage, prévention et traitement des IST. Gratuit et accessible à tous.
SIDA / VIH : Dépistage du virus et suivi des personnes vivant
avec le VIH. Gratuit, anonyme
et accessible à tous.

Le programme « Caillou Kaoutchou »
Le programme « Caillou Kaoutchou » a été lancé en 2003 en partenariat avec l’association Solidarité SIDA-NC. Il constitue une priorité gouvernementale du plan de lutte contre le VIH SIDA et les autres IST (infections sexuellement transmissibles). Cette marque est subventionnée par l’ASS-NC, ce qui permet de baisser les coûts pour mettre à portée de tous un préservatif de qualité à moindre coût. (voir page 46).

« Parmi les 10-18 ans qui ont déjà

eu un rapport sexuel, 62,7 %

ont déclaré avoir utilisé

un préservatif lors

de leur dernier rapport.

Baromètre Santé Jeune 2019, ASS-NC »

Les chiffres clés de l’ASS-NC
Les grossesses non désirées touchent essentiellement les 16-25 ans (53 %). 1 femme sur 5 a recours à l’IVG (interruption volontaire de grossesse) durant sa vie. (Baromètre Santé Adulte 2015).
54,5 % des 16-18 ans a eu un rapport sexuel (Baromètre Santé Jeune 2019).
Le taux d’IST est très élevé. L’infection à Chlamydia touche 20 % des 18-25 ans (10 % en Métropole) – (Étude ASS-NC 2012 – Philippe Corsenac). Si non traitée, l’infection à Chlamydia peut notamment entraîner une stérilité.
Un tiers des 10-18 ans déclare ne pas avoir utilisé de préservatif lors du dernier rapport sexuel (Baromètre Santé Jeune 2019).
Les jeunes se procurent les préservatifs principalement dans les pharmacies, au collège ou au lycée (Baromètre Santé Jeune 2019).
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