Faut-il écouter sa petite voix intérieure ?

Face à une décision importante à prendre, votre petite voix intérieure vous indique que vous n’allez pas faire le bon choix et se heurte à votre raison.
Est-elle pertinente, bonne conseillère
ou a-t-elle tort ?
Pas facile de
s’y retrouver.


Si ce jour-là Anna avait écouté sa petite voix intérieure, les choses auraient peut-être été différentes. La jeune femme savait qu’après son travail, elle ne rentrait pas chez elle car elle enchaînait avec un dîner. En fermant la porte de sa maison, une petite voix lui dit : « Tu devrais allumer la lumière du salon avant de partir ». Mais Anna n’en tient pas compte et sort de chez elle. Lorsqu’elle rentre de sa soirée, la porte de sa maison avait été fracturée. Et immédiatement, Anna pense qu’elle aurait dû écouter son intuition, cette petite voix intérieure qui, d’une certaine manière, la mettait en garde.

Messages
Cette petite voix intérieure vous dicte un message fort pour prendre des décisions alors que souvent on préfère écouter sa raison, s’appuyer sur son esprit logique.
À partir du moment où vous avez conscience que cette voix intérieure n’est pas la voix du n’importe quoi, mais qu’elle est porteuse d’un sens vous restant parfois caché, il est intéressant de la prendre en considération. Si cette voix intérieure vous parle, c’est qu’elle réagit à des signaux qu’elle a détectés et que vous n’avez pas remarqués. Il peut s’agir de langage non verbal, des mimiques d’une personne, de sa posture, du son de sa voix, de sa tonalité ou de ses inflexions… Il peut aussi s’agir d’une ambiance que vous percevez entre différentes personnes, de tensions ou de ressentiment…
Ou au contraire, les témoins d’une certaine harmonie.

Cette petite

voix est aussi le message que votre intuition tente de vous murmurer à l’oreille.

Castratrice
Même s’il est bon de l’écouter, votre voix intérieure n’est pas magique. Et elle peut aussi avoir tort, résonner avec vos peurs, vos croyances limitantes, votre manque de confiance, des blessures pas encore tout à fait guéries… Et devenir ainsi castratrice. Vous avez certainement dû déjà l’entendre vous dire : « Ne passe pas ce concours, il est trop difficile pour toi, tu n’y arriveras jamais », « Tu ne l’auras jamais cette promotion », « Tu n’es pas assez bien pour cet homme » ou encore « Changer de profession et de vie, tu n’en es pas capable ». A contrario, votre voix intérieure peut vous pousser à foncer, alors que vous savez que, si vous êtes honnête, vous allez droit dans le mur. Car elle refuse parfois de voir en face certaines réalités. Cette voix intérieure peut être piégée par vos émotions, vos désirs, vos rêves. Elle a un côté enfantin, pas toujours réaliste.

Maître à bord
Pas facile donc de se positionner par rapport à cette voix intérieure puisque c’est elle qui nous ancre dans notre personnalité et qui joue un grand rôle dans notre quotidien, en nous facilitant la vie ou en engendrant des problèmes. Cette petite voix est aussi le message que votre intuition tente de vous murmurer à l’oreille. Comme elle est parfois de bon conseil, il ne faut pas toujours la rejeter. Alors comment discerner si elle a raison ou tort ? Quelques conseils : amusez-vous à noter ce que cette petite voix vous souffle et vérifiez si elle vous a dicté le bon choix. Ce sera le moyen, à terme, de l’apprivoiser et d’apprendre comment vous en faire une alliée. En tout cas, sachez que vous êtes toujours le maître à bord et que vous avez le pouvoir de choisir d’écouter cette petite voix ou pas.

D’où vient-elle ?
Selon une étude publiée par eLife en décembre 2017, nous passerions un quart de notre temps éveillés à écouter notre voix intérieure. Depuis des observations menées par une équipe du centre de recherche en neurosciences de Lyon et du CHU de Grenoble en 2012, la voix « dans la tête », celle qui s’anime quand vous lisez silencieusement ou quand vous vous demandez où vous avez bien pu fourrer vos clés, éveille elle aussi le cortex auditif, c’est-à-dire la zone cérébrale du traitement de la voix et des sons. Cette petite voix n’est pas à confondre avec certains troubles de santé mentale, comme la schizophrénie, qui consiste moins à la capacité d’entendre des voix que l’incapacité à distinguer sa voix intérieure
des voix extérieures.

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