Sommes-nous toutes des femmes fontaines ?

Longtemps relayée au rang des créatures mythiques à côté des licornes et autres sirènes, la femme fontaine existe pourtant bel et bien. En effet, ce n’est pas un mythe. Il s’agit d’une expérience bien réelle que, il est vrai, peu de femmes vivent. L’éjaculation féminine peut sembler loin de vous, réservée aux films porno ou aux récits de femmes ayant une sexualité très active… Mais, selon les spécialistes, elle peut arriver à toutes, même si une minorité en fait un jour l’expérience (de 6 à 36 % selon différentes études).


Si l’éjaculation féminine n’est pas nécessairement liée à l’orgasme, l’idée d’un « plaisir intense » revient toutefois très régulièrement dans les différentes expériences racontées.
Scientifiquement, c’est la stimulation de la prostate de la femme, à savoir le point G situé dans le vagin, qui explique ce déversement hors de notre corps. Une femme fontaine, « c’est une femme qui, au moment de l’excitation sexuelle ou au cours de l’orgasme, va émettre une quantité de liquide pouvant aller jusqu’à l’équivalent d’une cannette de soda », définit Pierre Desvaux, andrologue, sexologue, directeur d’enseignement à Paris-Descartes et co-auteur du livre Femmes fontaines et éjaculation féminine, mythes et réalité.

Il y deux formes cliniques qui catégorisent l’aspect de l’écoulement. On y trouve les « jaillissantes », pour qui l’écoulement peut avoir deux voire trois mètres de portée, en opposition aux «ruisselantes », chez qui le liquide s’écoule du sexe tel une cascade.

 « Apprendre à se connaître, renouveler les sources de plaisir, c’est une bonne chose.« 

Pouvons-nous toutes être femmes fontaines ?

Devenir fontaine ne coule pas de source, si l’on peut se permettre l’expression… « Techniquement oui, mais en pratique, c’est très modulé par le contrôle que l’on a sur soi », explique Pierre Desvaux. En effet, trois facteurs conditionnent cet état. Pour y parvenir, le sexologue précise trois conditions : « Apprendre à lâcher prise, accepter une stimulation de la zone du point G et pousser ». Pour cette raison, on retrouve des coachs proposant des formations pour devenir femme fontaine à l’aide de tutoriels vidéo ou lors de soirées de coaching.
Puisque toutes les femmes peuvent devenir fontaines, toutes seraient peut-être tentées d’essayer… Reste à savoir pourquoi. « Apprendre à se connaître, renouveler les sources de plaisir, c’est une bonne chose », rappelle Alain Héril, sexothérapeute. À la condition toutefois qu’on le fasse pour soi et pour son partenaire. En revanche, cela ne sert à rien de se lancer dans une course à la performance. Il n’y a pas de hiérarchie des orgasmes, l’un n’est pas meilleur que l’autre. Ce qui compte, c’est d’être au plus près de ses propres émotions. Femme fontaine, chacune peut le devenir. Rien ne nous force à l’être.

Témoignages (Les prénoms ont été changés)

D’après le témoignage de plusieurs femmes, elles semblent expérimenter d’abord une « sensation d’envie d’uriner », ce qui en bloque certaines à justement se laisser aller.
C’est ce qu’a vécu Noémie plusieurs fois avant de s’abandonner et vivre l’expérience à fond alors que son ex-petit copain était en train de lui faire un cunnilingus. « Je ne m’en suis pas rendu compte tout de suite », se souvient-elle. « C’est en voyant les draps que je me suis dit « je me suis pissée dessus ». » Mais non, ce n’était pas du pipi mais de l’éjaculat, un liquide inodore et incolore qui n’est ni de la mouille, ni de l’urine. Pour Quentin aussi, c’était une première fois. Sa partenaire était à califourchon sur lui quand « c’est devenu de plus en plus humide. Soudain, j’ai commencé à sentir des gouttes sur mon visage. Quand j’ai passé ma main sur ma tête, elle était complètement trempée d’un liquide sans odeur, comme de l’eau, j’ai adoré. »
C’est d’ailleurs ce qu’affirme et conseille Noémie : « C’est dommage de s’en passer, tu te prives d’un pallier supplémentaire de plaisir ». Depuis, c’est une expérience qu’elle aimerait bien revivre, ce qui, justement, peut bloquer le processus à force de trop y penser. Cela doit rester naturel et sans trop réfléchir, comme l’orgasme au fond.

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