Vous éprouvez des douleurs à la pénétration ? Vous souffrez de dyspareunie, autrement dit de sécheresse vaginale. Elle peut être due à des facteurs physiques ou psychologiques et souvent un frein à une vie sexuelle épanouie. Heureusement, le lubrifiant est le meilleur ami de la femme.
« L’absence de lubrification naturelle ne signifie pas pour autant que l’on ne ressent pas de désir. »
Normalement, au moment de l’acte sexuel en cas d’excitation, l’organisme féminin réagit en secrétant de quoi faciliter la pénétration. Toutes les personnes ayant une vie sexuelle épanouie vous le diront : pour qu’un rapport pénétratif soit agréable, il n’y a pas à se tortiller les méninges : il faut que ça glisse !
Si ce n’est pas le cas, c’est une sensation d’échauffement qui s’invite, un moment parfaitement désagréable. La première des causes de la dyspareunie est la survenue de la ménopause. Toutes les femmes ménopausées ne sont pas concernées pour autant, mais une grande majorité d’entre elles. Hélas, Dame Nature est contrariante. À partir du moment où elle vous interdit d’être encore capable d’avoir des enfants, elle estime que vous n’avez plus non plus droit au sexe. Dis donc copine, et si tu t’occupais plutôt de la pluie et du beau temps et que tu laissais notre vagin tranquille ? Pas de réponse…
▶️ Lever les tabous
C’est le moment idéal pour faire un tour au rayon intime du supermarché, ou de votre parapharmacie, pour explorer ces jolies bouteilles colorées qui contiennent du lubrifiant hydrosoluble, incolore, inodore, à un pH proche de celui du vagin, dépourvu si possible de parfums ou d’autres substances dites aphrodisiaques.
Pour Jacquie, 56 ans, c’est une véritable « révolution sexuelle ! La ménopause m’a tout pris. J’ai la voix cassée, j’ai pris 15 kilos, et côté vagin, c’était plus sec que le désert de Gobi ! Elle n’allait pas en plus me piquer le plus grand plaisir de la vie. Passé le premier moment de gêne, avec mon nouveau compagnon, nous avons retrouvé une nouvelle jeunesse sexuelle. »
▶️ Et chez les plus jeunes ?
Les spécialistes sont formels : l’absence de lubrification naturelle ne signifie pas pour autant que l’on ne ressent pas de désir. Il existe un tas de facteurs pouvant entraîner une sécheresse vaginale : les hormones, la contraception, l’hygiène intime, la prise de certains médicaments ou encore certaines maladies. Sans oublier l’aspect psychologique. Penser ou s’entendre dire que l’on ne « mouille pas » parce qu’on n’aime pas l’autre est une aberration au 21e siècle, mais une idée reçue encore bien ancrée dans nos sociétés patriarcales.
Autre idée reçue : le lubrifiant ne serait que pour la sodomie ! Pourtant, une bonne lubrification permet d’éviter les douleurs, les frottements et pour certaines les irritations, voire les déchirures.
▶️ Le bon combo
Et puis comme le dit si bien le plus médiatisé de nos médecins, Michel Cymes, rien ne vaut également de bons préliminaires ! Pour Lucie, 33 ans, « allier les deux, c’est encore mieux. J’ai toujours eu des problèmes de sécheresse vaginale. Même si je dispose de mon tube de gel et de capotes, j’interdis à mon partenaire de zapper les préliminaires ! Prendre son temps, peut-être un peu plus de temps, c’est bien aussi, non ? »
Le plaisir féminin passe souvent par une longue stimulation, inutile donc messieurs « de vous la jouer bourrin et d’y aller sans préparation, s’insurge Clémence, 46 ans. L’inverse, quand on n’a pas de problème, cela ne signifie pas non plus qu’on est prête en trois minutes comme une jument à pouliner ! »
Ne faites pas les malignes avec la vaseline
On utilisait autrefois la vaseline, dérivé du pétrole, notamment pour la sodomie. Néanmoins, elle est largement déconseillée pour le vagin et surtout incompatible avec les préservatifs qu’elle fragilise fortement, jusqu’à la déchirure.
Le bon lubrifiant
À base d’eau (les plus répandus), de silicone ou d’huiles (non compatibles avec les préservatifs), les lubrifiants ont chacun leurs avantages et leurs inconvénients. Le plus important est de prendre son temps pour bien le choisir, un peu comme pour les préservatifs. Pour une première utilisation, le plus sûr est de miser sur un lubrifiant à base d’eau.
Ils sont compatibles avec tous types de peau et de préservatif. Pour faire durer le plaisir, mieux vaut un lubrifiant
épais à un autre plus fluide.
Beaucoup plus chers, les lubrifiants au silicone sont compatibles avec le latex mais pas avec les sex toys en silicone. Ils ne se diluent pas dans l’eau
donc seront extra pour une petite escapade amoureuse en piscine.
Attention, c’est une plaie à nettoyer !
Le rajeunissement vaginal, la nouvelle tendance
Pratiqué depuis plusieurs années, et notamment au Maroc, le rajeunissement vaginal (ou reconstruction), chirurgie non invasive, consiste par exemple en l’injection vaginale d’acide hyaluronique pour réhydrater ou assouplir les tissus du vagin.
L’objectif : lutter contre la sécheresse vaginale, mais aussi le relâchement des tissus du vagin. On peut également trouver des méthodes qui consistent à injecter par voie intravaginale des cellules souches extraites du gras prélevé
chez les patientes, ou encore la radiofréquence ou le laser.