Les conseils pour y faire face
Vous aimez votre job mais, pas de bol, votre manager a un comportement toxique avec vous. Si vous n’avez pas envie de claquer la porte et de démissionner, de l’étrangler avec le cordon de l’ordi, vous devez réagir, mettre en place des solutions ou prouver son harcèlement.
Prenons le cas de Céline qui depuis plus d’un an est salariée dans une boîte d’informatique. C’est son supérieur direct qui lui avait fait passer son entretien d’embauche. Tout s’était passé comme sur des roulettes. Le feeling était bon et Céline avait les compétences pour assurer à son poste. Mais quelques mois après son embauche, son manager a changé de comportement. Et leur relation au travail est devenu très tendue, voire toxique pour la jeune femme.
Jouer de son pouvoir
Tout a commencé par des petites réflexions, aussi petites ou anodines soient-elles, sur son travail, sur les erreurs qui ont pu se produire. Au fil du temps, son manager a joué de son pouvoir hiérarchique, rabaissant et dévalorisant Céline devant ses collègues, la montrant inférieure par ses propos et ses actes, lui donnant une surcharge de travail qui l’empêche de partir à des heures convenables et qui décide d’objectifs irréalistes, inatteignables, tout en démontrant une absence de reconnaissance et d’empathie. Un manager qui en plus voudra briller pour mieux régner au sein de l’équipe et de la société alors que Céline est aussi responsable du travail effectué. Une situation toxique qui devient un fardeau pour la jeune femme, qui pourrit sa vie professionnelle et affecte sa vie personnelle.
« Penser à noter les faits sur un carnet
en inscrivant la date, l’heure, le contexte
et les propos du manager afin
de rassembler des preuves.«
Quelles conséquences ?
Céline aimerait lancer au visage de son manager qu’il est un sale type, un minable. Parfois, elle imagine qu’il tombe dans les escaliers et qu’il se casse les deux jambes pour avoir la paix. Mais la réalité est différente. Face à son manager toxique, Céline garde le silence. Elle a des envies de démissionner mais n’ose pas. Pas facile de retrouver un job du jour au lendemain. Elle s’épuise et plus elle s’épuise, plus son travail s’en ressent, tandis que les remarques blessantes pleuvent. Elle est stressée, anxieuse, émotionnellement sur la défensive, repliée sur elle-même, proche du burn out et de la dépression. Sur le plan physique, la situation se fait ressentir. Céline commence à avoir des douleurs dans le dos, les épaules. Elle dort peu. Que faire pour s’en sortir ?
Réagir
Bien que Céline pense que la solution est inexistante, pour échapper enfin à cette situation, elle doit dans un premier temps se confier à ses proches pour enfin leur expliquer qu’elle vit un enfer. Avec leur soutien, elle pourra prendre du recul et engager des démarches. Si elle se sent le courage, elle demandera à avoir un entretien avec son manager pour l’informer de ses agissements et des conditions de travail qu’il lui impose. Si son manager ne reconnaît pas qu’il a un comportement toxique, il est important de ne pas rentrer en conflit mais de passer à l’étape suivante, qui consiste à prendre rendez-vous au service des ressources humaines, s’il en existe un, ou de se rapprocher d’un autre responsable ou de sa direction. Essayer également de se confier auprès de ses collègues qui subissent peut-être la même pression. Autre point essentiel : penser à noter les faits sur un carnet en inscrivant la date, l’heure, le contexte et les propos du manager afin de rassembler des preuves. Si vraiment rien ne bouge pour Céline, pourquoi ne pas intenter une action en justice ? En Nouvelle-Calédonie, il suffit de rédiger un dépôt de plainte contre X pour harcèlement moral au procureur de la République de Nouméa, avec en annexe les preuves relevées par la victime. De nos jours, le bien-être des salariés est de plus en plus pris en compte par les entreprises et la société. Les entreprises ont bien conscience que les managers toxiques diminuent la performance des salariés et a fortiori leur propre performance. À bon entendeur !
Plusieurs profils de managers toxiques
Le manager parano
Toute idée qui n’émane pas de lui est rejetée de manière systématique. Par ailleurs, il ne propose lui-même pas grand-chose. Son extrême méfiance crée un climat de tension peu favorable aux échanges fructueux.
Le manager tyran
Il joue avec les sentiments de peur et de culpabilité et utilise le groupe pour parvenir à ses fins. Il a des droits, les autres ont des devoirs envers lui et tous les moyens sont bons pour parvenir à les satisfaire. Ce type de profil souffre d’un surcroît d’ego et de confiance en lui dans l’équipe.
Le manager béni-oui-oui
Il a tendance à accéder à toutes les demandes mais les moyens à mettre en œuvre sont complètement laissés pour compte. Il souffre d’un excès de confiance envers les autres qui frôle la naïveté, associé à un manque cruel de responsabilité dans ses actions.
Le manager bulldozer
Il avance sans se retourner, travaille énormément et bien, mais les laissés pour compte et les victimes collatérales sont nombreux. Tous ceux qui ne fonctionnent pas comme lui sont écartés.
