Cachez ce sein…

Longtemps taboue, la parole autour du cancer du sein se libère. Et c’est tant mieux. Car chaque année, 59 000 nouveaux cas sont détectés en France et environ 150 en Nouvelle-Calédonie.

Par Véronique Mézille

Le cancer du sein est le plus répandu des cancers féminins et représente toujours la première cause de mortalité par cancer chez la femme. Effarant, non ?

« Près d’une femme sur neuf sera concernée au cours de sa vie, le risque augmentant avec l’âge. Moins de 10 % des cancers du sein surviennent avant 40 ans. L’incidence augmente ensuite régulièrement jusqu’à 65 ans », explique ce gynécologue de la place. Heureusement, le taux de survie, 5 ans après un cancer du sein, est rassurant : il est estimé à 87 % tous types confondus. Cela dit, ce n’est pas 100 %. Et si on peut l’éviter, c’est toujours mieux.

Dépister la maladie le plus rapidement possible

Malgré la connaissance des principaux facteurs de risque et des essais en cours de prévention médicamenteuse assez prometteurs, il est impossible d’éviter la survenue d’un cancer du sein. Une seule solution actuellement : dépister la maladie le plus rapidement possible, de façon à simplifier les traitements et accroître considérablement les chances de guérison. « C’est lors d’un simple contrôle de routine chez mon gynéco que mon cancer du sein a été dépisté, explique Nicole, 54 ans. Je n’avais aucun symptôme mais, vu ma cinquantaine, mon médecin a insisté pour que je passe une mammographie. Et là, le verdict tombe : cancer du sein. Ma première réaction a été : mais je vais vivre comment avec ça ? Est-ce que je vais m’en sortir ? Heureusement que la tumeur était toute petite. Elle a pu être enlevée et le reste de mon sein conservé. Cela a quand même été une épreuve difficile à passer et même si aujourd’hui je vais bien, je me surveille en permanence et cette ombre semble toujours planer sur moi. »

Le cancer du sein est le plus répandu des cancers féminins.

D’autres n’ont pas eu cette « chance » de dépistage précoce et ont dû subir le long tunnel des soins, chimiothérapie, mastectomie (ablation du sein), curage et radiothérapie. « Souffrance physique, traitement long et contraignant, doutes, angoisse, solitude, rien ne m’a été épargné, se souvient Viviane, 40 ans. Mais je m’en suis sortie et aujourd’hui je suis une femme complètement différente. Je vis la vie à 100 %, je profite des gens que j’aime, je ne m’angoisse plus pour un rien, parce que je sais que demain tout peut s’arrêter. »

Deux recommandations pour un dépistage précoce

Un suivi régulier auprès de son médecin ou son gynécologue qui prescrira les examens nécessaires en cas de doute. L’idéal étant une consultation annuelle à partir de 30 ans. Des mammographies régulières : le programme national de dépistage organisé du cancer du sein, relayé ici par l’Agence sanitaire et sociale de Nouvelle-Calédonie, permet à chaque femme de 50 à 74 ans de bénéficier gratuitement d’une mammographie, tous les deux ans.

La mammographie (radiographie des seins) détecte les anomalies de petite taille, dont certaines seulement se révèleront être un cancer. Cet examen comprend deux clichés radiologiques par sein, associés à un examen clinique avec questionnaire médical qui permet au radiologue de connaître les antécédents familiaux et personnels.

En cas d’anomalie, des examens complémentaires (mammographie complémentaire, échographie, ponction et éventuellement biopsie) seront prescrits pour préciser le diagnostic. À ce jour, plus de 10 000 Calédoniennes se sont inscrites à ce programme.

Il représente toujours la première cause de mortalité par cancer chez la femme.

Octobre sera rose

« Le cancer du sein, parlons-en. » Octobre rose est la campagne annuelle de communication destinée à sensibiliser au dépistage du cancer du sein féminin et à récolter des fonds pour la recherche. Son symbole ? Le ruban rose. Ses objectifs ? Informer, communiquer, partager, vaincre. Car les questions sont nombreuses. Quels sont les symptômes du cancer du sein ? Peut-on faire une prise de sang pour le détecter ? Une mère qui allaite peut-elle le transmettre à son bébé ? La chirurgie est-elle obligatoire ? Et après ? Y a-t-il des traitements pour éviter la récidive ? Un peu partout dans le monde sont organisés des événements : flashmobs, illuminations, villages d’informations. À Nouméa, c’est la désormais célèbre Nouméenne, course sportive de 4 km, exclusivement féminine, dont tous les fonds récoltés sont reversés à la Ligue contre le cancer, qui est organisée. Elle réunit chaque année plus de 3 000 participantes en baie de Sainte-Marie.

Le taux de survie, 5 ans après un cancer du sein, est estimé à 87 %.

7 films qui brisent le tabou du cancer du sein à (re)voir pour Octobre rose

Ma Ma

Penélope Cruz dans Ma Ma, Florence Foresti dans De plus belle, Diane Keaton dans The Family Stone, le cinéma, à travers ces héroïnes inspirantes, brise le tabou du cancer du sein.

Ma Meilleure amie

Magda élève seule son fils de 10 ans, doit faire face à la perte de son emploi, au départ de son époux… Et bientôt à l’annonce de son cancer. Loin de se laisser décourager par la terrible nouvelle, la jeune femme décide de vivre chaque minute pleinement. Sa lutte contre la maladie va l’amener à faire des rencontres qui vont bouleverser sa vie à jamais.

Five

Milly et Jess sont inséparables depuis qu’elles sont enfants et ont pris l’habitude de tout faire ensemble. Quand Jess accouche de son premier enfant, les médecins diagnostiquent un cancer du sein à son amie délurée. Bien décidée à continuer de tout partager, les deux acolytes ont encore de fabuleux moments à vivre à deux.

Five, sorti aux USA en 2013, met en scène cinq courts-métrages, notamment réalisés par Jennifer Aniston, Demi Moore ou encore Alicia Keys. Chacun montre à sa manière le destin de femmes touchées par un cancer du sein, avec toutes les conséquences qu’une telle maladie engendre.

Lily

Portrait tout en délicatesse d’une jeune femme vulnérable, le film met en scène le questionnement et le cheminement de Lily, qui termine son traitement contre un cancer du sein. Alors que la maladie l’a habitée et hantée pendant des années, comment est-elle censée vivre sans aujourd’hui ?

Decoding Annie Parker

Nous sommes dans les années 70 et la recherche contre le cancer n’en est qu’à ses prémices. Quand la chirurgienne Mary-Claire King explique être persuadée que le cancer du sein est parfois génétique et héréditaire, ses collègues la prennent pour une folle. Elle décide alors de monter un groupe d’étude, avec des femmes atteintes de la maladie. C’est alors qu’elle rencontre l’incroyable Annie Parker !

The Family Stone

Si la comédie ne traite pas directement du sujet, l’un de ses personnages centraux est une rescapée d’un cancer du sein. Sybil Stone, mère de famille énergique et hilarante, réunit chaque année tous ses enfants pour fêter Noël. Cette fois, une nouvelle invitée va bouleverser les petites habitudes de la tribu…

Des outils pour mieux comprendre le dépistage

Ce livret s’adresse aux femmes de 50 ans qui sont invitées pour la première fois à réaliser un dépistage du cancer du sein. Il a vocation à être joint au courrier d’invitation. En répondant aux principales questions sur les cancers du sein et les examens de dépistage, le livret permet aux femmes de décider, en connaissance de cause, de la réponse à l’invitation qui leur est faite. Il peut aussi être distribué lors de réunions d’information.

Une animation pour tout comprendre sur le dépistage du cancer du sein

 


 

L’homme et le cancer du sein

Les hommes peuvent également développer un cancer du sein. Ces cas sont cependant rares, puisqu’ils représentent seulement 1 % du nombre total de cancers du sein et 0,5 % des cancers masculins.

 


 

Pour s’informer et décider, consultez le site officiel de l’Institut national du cancer

https://cancersdusein.e-cancer.fr/

 


 

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