Un peu de douceur dans un monde de brutes

Thérapies alternatives et médecines douces ont de plus en plus la cote. Au point que certains pays les recensent et les classifient, comme la France qui vient de sortir ses « MAC » pour « médecines alternatives et complémentaires ». Une nébuleuse de thérapies dans laquelle il est parfois difficile de séparer le bon grain de l’ivraie.

Par Véronique Mézille

Les raisons de ce succès ? La déshumanisation de la médecine moderne. Le malade est souvent perçu comme un assemblage d’organes, de viscères et de fluides à traiter séparément. En moyenne, un médecin consacre aujourd’hui seize minutes à son patient. En cause également la suspicion grandissante envers les médicaments et leurs effets secondaires. Les patients se tournent alors vers les médecines douces, dites holistiques – globales – qui s’adressent tant au corps qu’à l’esprit. Du coup, même la médecine traditionnelle s’y met. Plusieurs hôpitaux en France accueillent ces nouveaux thérapeutes. À Cochin, dans son service d’urologie, le professeur Bernard Debré fait intervenir des acupuncteurs, prescrit parfois des plantes, propose des massages ayurvédiques et du shiatsu. À la Pitié-Salpêtrière, le service d’oncologie du professeur David Khayat bénéficie d’un acupuncteur et d’un hypnothérapeute.

Mais prudence toutefois, car la plupart de ces thérapies ne sont pas réglementées et la formation des thérapeutes peut être rudimentaire. Ce qui laisse la voie libre aux incompétents et aux charlatans.

La réflexologie à 5 points – Psycho-Bio-Acupressure

Expérimentée depuis près de 20 ans, la Psycho-Bio-Acupressure (P.B.A.) remédie aux perturbations d’ordre émotionnel telles que tension nerveuse, anxiété, désillusion, regret, colère, trac, obsession, phobie, panique, résignation, désespoir, frustration, insomnie, etc. C’est la stimulation de points d’acupression qui va engendrer une action revitalisante à tous les niveaux du corps, libérant ainsi des endorphines dans le cerveau apportant un mieux-être psychologique, et donc physique. Unique dans son approche, la P.B.A. est douce et respectueuse de chacun et de son vécu. Sans avoir à faire remonter d’émotions perturbatrices, elle permet de chasser les blocages émotionnels, souvent de manière très efficace, voire définitivement.

EMDR, l’autoguérison par mouvements oculaires

Conçue par la psychologue américaine Francine Shapiro à la fin des années 80, la thérapie EMDR (en français, mouvements oculaires de sensibilisation et de retraitement) traite les syndromes des stress post-traumatiques (viols, catastrophes naturelles…). Le principe : il ne suffit pas de parler d’un traumatisme – même léger – pour le combattre. Le praticien demande de raconter l’événement supposé être à l’origine de ses troubles, en alternant avec des séquences brèves de mouvements oculaires. Simultanément, il déclenche des

stimuli sonores et tactiles pour solliciter les hémisphères droit et gauche du cerveau de son patient. Cette procédure remettrait en route le processus de traitement de l’information qui reclasserait ainsi le traumatisme dans le rayon « souvenirs résolus ».

La délicate technique Bowen

La technique Bowen est un traitement réalisé « en surface » ne comportant qu’un nombre limité de petites manipulations simples, mais extrêmement précises. La manipulation la plus communément utilisée consiste à placer les deux pouces sur un point précis, à exercer une pression perpendiculaire aux fibres (musculaires ou autres), puis à relâcher cette pression d’un coup sec – ce qu’on compare au pincement d’une corde de guitare. Comme la plupart des approches corporelles, celle-ci vise à redonner au corps son équilibre perdu, à combattre les douleurs et à stimuler les mécanismes d’autoguérison.

Elle agit par l’intermédiaire des muscles, des tendons, des nerfs et des fascias. Une des particularités de cette technique est le calme absolu dans lequel se déroulent les séances. Selon la théorie, pour que les manipulations puissent produire leur effet – à travers le système nerveux – il faut minimiser les interférences provenant d’autres stimuli : bruit, musique, paroles, odeurs, etc. De plus, après chaque 3 ou 4 manipulations, le praticien s’éloigne ou quitte la pièce pendant 2 minutes ou plus pour donner le temps au corps d’intégrer et de gérer « l’information » qu’il a reçue. À l’abri de stimuli parasites, le processus d’auto-normalisation du corps peut alors se produire.

La thérapie manuelle méthode Poyet

La thérapie manuelle méthode Poyet, inventée par Maurice Poyet, est une méthode douce issue de l’ostéopathie et de l’énergétique chinoise. L’originalité de cette méthode est l’extrême douceur de sa technique. Il n’y a pas de manipulation. Le thérapeute ne fait pas « craquer » les articulations.

Cette technique se base sur le mouvement respiratoire primaire (MRP) découvert par W. G. Sutherland. Il s’agit d’un micromouvement des os et des organes. En effet, chaque pièce osseuse subit un mouvement, dans une phase inspiratoire, qui va l’entraîner dans une direction bien précise, avec une fréquence et une amplitude déterminée. Dans la phase expiratoire, chaque pièce osseuse subit un mouvement qui l’entraîne dans le sens inverse. C’est une respiration de l’ensemble des tissus du corps humain. Dans un premier temps, il y a un travail crânio-sacral où le thérapeute examine le crâne, puis il corrige à distance sur des « points de chaînes » situés au niveau du sacrum. Dans un second temps, il y a un travail local pouvant se situer au niveau d’une articulation ou d’un organe. Si par exemple une personne a une douleur à l’épaule, il sera nécessaire d’examiner et de corriger (si besoin) le bassin, la colonne vertébrale et la ceinture scapulaire. L’objectif d’une séance est de corriger l’aspect positionnel des pièces osseuses concernées pour restituer la respiration tissulaire physiologique, et pour que la douleur disparaisse.

 


À savoir

124 professionnels de santé ont publié une tribune dans le Figaro, en mars dernier, pour dénoncer ce qu’ils qualifient de « fake médecine », les médecines alternatives qu’ils considèrent comme dangereuses, inefficaces et coûteuses. Ce collectif demande l’exclusion de ces disciplines « ésotériques » du champ médical, la radiation des médecins qui continuent à les promouvoir et le non remboursement des médicaments ou soins liés à ces pratiques.

 


 

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