Bien nourrir son cerveau

Des poissons gras, des brocolis, des fruits et des légumes… voici la liste non exhaustive des aliments phares, censés aider à nourrir notre cerveau. Car l’alimentation influencerait nos humeurs et même nos capacités intellectuelles. C’est en tout cas ce qu’affirme la neuro-nutrition. Ce qui vous passe par la tête passe avant tout par votre assiette.


 

Cette nouvelle discipline, à la croisée des neurosciences, de la psychologie et de la nutrition, est en train de gagner ses lettres de noblesse. Elle part du principe, plutôt évident, que notre cerveau, au même titre que le reste du corps, ne vit pas d’amour et d’eau fraîche, mais bien de vitamines, de micronutriments et d’acides gras.
La neuro-nutrition doit nous aider à optimiser nos fonctions psychiques et cérébrales en assurant nos « besoins essentiels du cerveau ».
L’idée : prévenir ou soigner les troubles anxiodépressifs, régler des problèmes de sommeil, de fatigue chronique ou encore d’hyperactivité. Qui n’a ainsi jamais entendu parler du sucre comme d’un excitant psychique chez les enfants ?
Or, ces troubles peuvent être liés à des dysfonctionnements des neurotransmetteurs (noradrénaline, mélatonine, dopamine, sérotonine…) qui jouent un rôle crucial dans le bon fonctionnement de votre cerveau… CQFD* !
Le pas est donc facilement franchi entre l’alimentation et les troubles psychiques. Ces derniers seraient-ils liés à des carences alimentaires ? C’est en partie vrai, voilà pourquoi la neuro-nutrition est de plus en plus plébiscitée : un changement alimentaire peut aider à corriger certains troubles psychologiques.

Le reportage clé

L’engouement de ces dernières semaines pour la neuro-nutrition part en réalité d’un reportage exceptionnel diffusé sur Arte. Son titre : Comment l’alimentation influence notre cerveau ?
Une véritable révélation et un documentaire qui « nourrit » déjà la réflexion. Ainsi, entre décryptage et précieux conseils, voilà un voyage captivant sur les découvertes de ce que l’on appelle la neuro-nutrition. On y apprend (sans surprise ?) que nos capacités cérébrales, notre santé mentale et nos humeurs sont largement à la merci de la malbouffe.
Non contente de faire grossir ou d’abîmer prématurément nos organes fonctionnels, la nourriture abondante trop sucrée et saturée de mauvais gras conduit à des modifications des parties du cerveau, utilisées pour la mémoire.
L’un des meilleurs spécialistes de la question se trouve à Melbourne. Felice Jacka, professeure à l’université de Melbourne, a examiné le comportement de milliers d’enfants. Elle a ainsi suivi les habitudes alimentaires de leur mère pendant la grossesse (soit 23 000 femmes). En mesurant la quantité de junk food et la consommation de nourriture plus saine (riche en nutriments et fibres), Felice Jacka a pu mettre en évidence « des différences flagrantes de comportements chez les enfants, pendant les cinq premières années de leur vie. Les mères ayant consommé en majorité des produits transformés avaient des enfants plus susceptibles d’être agressifs, colériques et capricieux. » Rien que ça ! Depuis, ses conclusions ont été confirmées dans d’autres études menées en Espagne, au Canada et aux Pays-Bas. Elles restent encore toutes à être démontrées sur le plan biologique.

*CQFD : Ce qu’il fallait démontrer.
Pour aller plus loin : www.neuro-nutrition.com

Les aliments phares pour bien nourrir son cerveau

1. Des poissons gras, des gras et des oméga-3.
2. Myrtilles, fruits rouges, raisins, épinards, brocolis et autres antioxydants.
3. Féculents, sucres lents et aliments à index glycémique faible.
4. Viande, mollusques et autres sources de fer.
5. Des fruits et des légumes.

Autres sources d’activation

Pour rééquilibrer l’organisme et le fonctionnement cérébral, les experts en neuro-nutrition font également appel à d’autres méthodes ou leviers comme la psychologie, les pratiques douces telles que le yoga, la luminothérapie ou encore les compléments alimentaires. Pour réussir votre « cure », vous ne devez pas uniquement nourrir votre cerveau physiquement, mais aussi affectivement et psychologiquement.

Dopamine et noradrénaline

Pour certains neuro-nutritionnistes, la clé est dans la protéine. Il faut les consommer le matin (œufs, fromage blanc, protéines végétales) et bannir tant que faire se peut les glucides de votre petit déjeuner. Pour aider à produire de la dopamine et de la noradrénaline, deux neurotransmetteurs indispensables au bon fonctionnement du cerveau, les acides aminés des protéines sont vos alliés. Ces deux neurotransmetteurs jouent par ailleurs un rôle essentiel pour les facultés de concentration.

Les règles clés
> Manger des fibres (30 grammes par jour), 90 % de la sérotonine (hormone du bonheur) est produite par votre microbiote.
> Boire de l’eau (1,5 l par jour), les performances cérébrales diminuent fortement lorsque le cerveau est déshydraté.
> Manger des oméga 3, parce qu’ils optimisent l’influx nerveux utilisé par les neurones pour communiquer.
> Ne pas lésiner sur les protéines, car elles apportent les huit acides aminés essentiels à notre corps qui ne peut pas les synthétiser.
> Éviter les sucres.
> Supplémenter en magnésium.

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