Le dernier tabou

Quand il avance en âge, le désir des femmes semble bien peu reconnu, accepté. À l’inverse, le désir masculin resterait « normal ». Ridicules
ces femmes ménopausées qui ont envie de sexe, d’amour ?


 

« La ménopause n’a aucun effet sur la sexualité »

La psychanalyste Catherine Grangeard publiera le 7 octobre prochain aux éditions Larousse la nouvelle bible de la sexualité post-ménopause : Il n’y a pas d’âge pour jouir. Un titre volontairement provocateur pour faire basculer le tabou de la sexualité des femmes après 50 ans. Une réponse surtout aux propos de Yann Moix qui avait déclaré qu’il ne pouvait aimer une femme de cet âge, car elles étaient « invisibles » ? Trop aimable !
Rédigé par une psychanalyste psychosociologue « qui n’a pas la langue dans sa poche, cet ouvrage est une lettre ouverte aux femmes qui veulent s’affranchir des idées reçues liées à l’âge et lutter contre les diktats de minceur, de beauté et de jeunesse imposés par la société ».

À bas les idées reçues

Arrête-t-on vraiment de désirer et d’être désirée lorsqu’on vieillit ? N’est-on bonne qu’à s’occuper des petits-enfants ? N’a-t-on plus de libido passé un certain âge ? « En réalité, je me sens disqualifiée, explique Josiane, 63 ans. J’ai 5 petits-enfants et mes enfants, ma famille, mon entourage ne me voient que comme une grand-mère. Alors quand j’ai ramené Simon, de 5 ans mon cadet, à la maison, j’avais l’impression de faire une révolution ! »
Comme Josiane, les femmes de 50 ans et plus réclament le droit au sexe ! « Et puis quoi ? s’exclame Béatrice. À 56 ans, me voilà enfin libérée des risques de tomber enceinte, de la contraception, des grossesses non désirées… Je ne me suis jamais sentie aussi libre de vivre, penser et jouir de ma sexualité. »

Quelles incidences réellement ?

La ménopause entraînerait chez près d’un tiers des femmes une diminution de la libido. C’est en tout cas ce que l’on croyait. En réalité, ce n’est pas à la ménopause en elle-même que l’on doit cet état de fait, mais plutôt à une représentation négative de cette phase de la vie hormonale féminine.
Et nous le savons depuis 2013 grâce à l’équipe du Dr Virgine Ringa qui a passé en revue les résultats d’une enquête française sur les comportements sexuels basée sur des interviews téléphoniques de femmes âgées de 45 à 55 ans, au moment où elles atteignaient la ménopause (277 femmes ménopausées, dont 68 sous traitement hormonal substitutif, et 408 femmes non ménopausées). Alors, mesdames, continuez à voir la vie en rose !

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