Des jeunes toujours fleur bleue

Le romantisme chez les jeunes n’est pas mort. L’amour fleur bleue, les petits mots et les poèmes prouvent que les sentiments ont toujours le dernier mot.


« J’entends souvent mes copains ricaner quand je drague une fille, explique Romain, 16 ans. Je suis un romantique dans l’âme. Je n’y peux rien, ma mère m’a élevé comme ça. Je soupçonne mes camarades de ne pas avoir le courage tout simplement. Ce que j’ai fait de plus « fou » ? Écrire un poème que je lui ai récité dans la cour du lycée. Pas forcément réussi (rire) ! »
Comme Romain, on peut avoir 16 ans, se gaver de TikTok, jouer à Fortnite et écrire des poèmes ou offrir des fleurs. Si la génération d’aujourd’hui est souvent qualifiée de « consommatrice », elle n’en tient pas moins au romantisme. Il se fait sans doute plus discret sous la pression sociale, l’avalanche d’infos, de séries documentaires et d’informations qui relient le plus souvent la sexualité à la santé, quand il devrait avant tout s’agir de sentiments.
Avec les réseaux sociaux, les jeunes savent aussi qu’ils doivent être discrets. Les déclarations d’amour sur Twitter sont diversement appréciées, mais ils sont encore capables de proposer des escapades romantiques au cinéma, un coucher de soleil à l’Anse Vata et une sortie en mer en amoureux.

Fleur bleue, oui, mais…

Dans une enquête menée auprès de plus de 3 000 jeunes en 2018, le site Diplomeo a ainsi permis de mettre en évidence que les jeunes de 16 à 18 ans adorent l’idée de former un couple solide et que cette nouvelle génération, plongée dans le monde des réseaux sociaux, et celle du zapping, assumait totalement son côté « fleur bleue. Seulement je ne m’interdis pas des expériences, rajoute Nina, 21 ans. C’est peut-être ça la différence avec mes parents. J’ai le sentiment que vouloir vivre des expériences, ne pas forcément se limiter à un partenaire ou avoir un officiel tout en butinant les dérange profondément. Pourtant à la base, il est toujours question d’alchimie. Pas forcément d’amour, mais surtout de tendresse. »
Les jeunes de 16-18 ans croient d’ailleurs toujours au coup de foudre. S’ils sont ultra-connectés, ils laisseraient pourtant toujours cette rencontre être le fruit du hasard ou de l’amitié, sans se tourner vers les sites de rencontres qu’ils estiment être pour les « désespérés ». Et voilà la petite claque pour les cinquantenaires, les plus grands consommateurs des applis de rencontre comme Tinder.
Les jeunes se révèleraient donc plutôt traditionnels dans leur approche des sentiments. En 2015, un sondage de l’institut Ipsos révélait que les adolescents de 15-18 ans seraient de plus en plus romantiques et ne penseraient pas seulement qu’au sexe. 91 % des sondés estiment que le plus important dans une relation, c’est d’aimer et être aimé en retour. Reste le conseil clé : ne jamais se faire tatouer le prénom de son premier amour !

Netflix et l’éducation sexuelle !
Selon Médiamétrie, les jeunes de 15 à 24 ans représentaient près d’un quart (24 %) de l’audience française de Netflix en septembre 2018. Une analyse scientifique de 6 séries Netflix pour les jeunes par l’Institut national d’études démographiques (Ined) et l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) sur 65 épisodes entre 2015 et 2020 a révélé deux séries qui étaient directement en lien avec la santé sexuelle : Sex Education et Les Chroniques de San Francisco (version 2019).
Ainsi, ces séries intègrent ce que l’on appelle des « messages de promotion de la santé sexuelle » avec force conseils, représentations positives et informations. Les scénarios peuvent mettre en avant les enjeux du couple, les techniques de drague, les « sex-friends » ou encore les partenaires multiples. Dans cette analyse, Sex Education est la série qui diffuse le plus grand nombre de messages de promotion de la santé sexuelle, avec une moyenne de 2,6 messages par épisode.
Quelques exemples de messages de promotion de la santé sexuelle observés dans les séries :
• Un « Non », ça veut dire « Non ».
(Sex Education)
• Une personne infectée par le VIH ne peut pas transmettre le virus si sa charge virale est indétectable. (Elite)
• Un rapport sexuel n’est pas forcément la reproduction de scènes de film pornographique et il faut pouvoir penser à son plaisir. (Sex Education)
• Des commentaires sur le physique d’une femme peuvent être une forme de harcèlement. (13 Reasons Why)
• Le terme « travelo » peut être discriminant ou offensant. (Les Chroniques de San Francisco)
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