La liberté de décider

Le premier rapport sexuel provoque toujours certaines craintes, autant chez les filles que chez les garçons. Pour les premières, c’est avant tout la peur de la douleur. Pour les seconds, perdre son pucelage est une étape cruciale de la virilité. Comment réussir sa première fois ? En se respectant l’un l’autre.


« Perso, ces histoires d’IST, c’est bien mignon, mais moi ce qui m’intéresse, c’est de réussir ma première fois, réplique Inès, 15 ans, quand on commence à l’interroger gentiment sur sa sexualité. Je crois que même à 15 ans, nous avons droit au bonheur, non ? » L’amour pour la première fois, c’est une question d’appréhension.
La sexualité humaine étant complexe, il est normal de se poser des questions sur cet acte peut-être décrit dans les bouquins, mais qui laisse toujours place au mystère.
« Alice n’a pas du tout vécu la même expérience que moi, raconte Aïsha. Pour moi, j’avoue, je me suis laissée porter par la curiosité. Ce n’était pas “nul”, mais rien à voir avec ce qu’a pu décrire mon amie. C’était il y a trois ans maintenant, et je regrette presque de ne pas avoir un peu attendu. Je n’avais que 14 ans et lui 16. Je n’ai jamais su si c’était la première fois pour lui aussi ! »

Le premier rapport, c’est avant tout l’épanouissement d’une quête personnelle…

Parler contraception
Votre ado a décidé de se lancer ? Parlez (aussi) contraception. Le préservatif reste son meilleur ami. Une précaution désormais d’usage qui vaut pour la première fois, mais aussi pour les autres. Aujourd’hui, les préservatifs masculin ou féminin restent la seule protection fiable contre les IST ou pour éviter de tomber enceinte. Rendez-vous en page 46 de ce magazine pour en savoir plus !

Se sentir en confiance

Le premier rapport, c’est avant tout l’épanouissement d’une quête personnelle, et non une gymnastique hygiénique ! La première étape, c’est la liberté de décider. Se sentir en confiance pour échanger avec l’autre, commencer par les baisers, les caresses et laisser les choses aller « naturellement plus loin » feront de ce passage dans l’inconnu une expérience plus douce. Ne pas se précipiter, en parler ensemble, choisir son moment et son lieu, respecter son corps et ses désirs, utiliser un préservatif… Pour la jeune fille, il y a aussi la question de l’hymen. Cette petite membrane à l’entrée du vagin se déchire.
En réalité, l’hymen est une paroi relativement fine et elle se déchire facilement. Du sang peut éventuellement couler du vagin, mais ce n’est pas systématique. Ensuite, certaines filles peuvent ressentir des douleurs au moment de la pénétration. Elles sont souvent liées au stress de la première fois. Si vous ne vous sentez plus prêtes à aller plus loin, n’hésitez pas à tout stopper.

L’orgasme n’est pas automatique !
L’orgasme est le pic du plaisir. Il ne dure que quelques secondes et est suivi d’une sensation de grande détente. Chez la femme, l’orgasme est moins facile à atteindre que chez l’homme. Il est fréquent lors de la première ou des premières relations de ne pas ressentir d’orgasme, surtout chez les jeunes filles, alors ne vous mettez pas la pression. Apprenez avant tout à repérer les sensations que vous préférez. L’orgasme sera la cerise sur le gâteau, mais il n’est pas la garantie du plaisir.


Procéder par étapes

Pour en savoir plus

CP2S – Comité de promotion
de la santé sexuelle www.sexo.nc

Pour les garçons, les enjeux autour de la première fois sont souvent plus simples : l’obsession de l’érection et la mise en place de la capote ! Ne soyez pas obsédés par l’érection « bien dure » car elle ne s’atteint qu’au maximum de l’excitation, c’est-à-dire à un moment proche de l’éjaculation.
Pour une première fois, les préliminaires sont indispensables. Les deux partenaires doivent s’apprivoiser pour mieux réussir le grand saut. N’oubliez jamais, il ne faut surtout pas se forcer à faire l’amour pour faire plaisir à quelqu’un ou répondre à la pression de vos ami(e)s. Et puis surtout, l’envie de faire l’amour doit être partagée. Il faut être à l’écoute des réactions physiologiques chez chacun des partenaires.
Si vous pensez que votre première fois a été un fiasco, « ne vous découragez pas, réplique Lucille, 18 ans. Tout ne finit pas là et je dirais même que tout commence. Ma première fois n’a pas été aussi brillante que je l’espérais. Après une petite période d’abattement, j’ai décidé de me laisser du temps et aujourd’hui, je vis une sexualité de jeune fille épanouie. »

L’orgasme

n’est pas

automatique

Un peu trop jeune ?
Dans le tout dernier Baromètre Santé Jeune de l’ASS-NC, parmi les élèves ayant déclaré avoir déjà eu un rapport sexuel, 17 % ont déclaré des relations sexuelles très précoces (avant l’âge de 13 ans) et cela plus fréquemment chez les garçons (23,5 % chez les garçons et 7,8 % chez les filles).
« Nous observons également des différences entre provinces. Les élèves de la province des îles Loyauté ayant déclaré avoir déjà eu une relation sexuelle sont plus précoces que dans les deux autres provinces. En effet, ils sont 29,8 % à avoir eu leur première relation avant l’âge de 13 ans contre 21 % dans la province Nord et 15 % en province Sud… »

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