La culotte qui change les règles ?

Et si tu protégeais les baleines à bosse en portant une culotte ? C’est un peu le message de cette nouvelle révolution. Reine des adolescentes et des plus grandes, la culotte menstruelle relègue à un lointain souvenir tampons, serviettes et cup chez une bonne partie de la gent féminine. Que faut-il penser de cette nouvelle arme de protection contre les règles ?


En 1939, Tampax révolutionnait les règles en créant le premier tampon hygiénique. En 2018, le tampon est à l’origine d’une vilaine polémique qui lance un premier mouvement de défiance des femmes face à ce petit objet censé nous libérer des règles. Voilà qu’on y trouve deux pesticides, le lindane et le quintozène, dont l’usage est interdit en Europe depuis les années 2000. Les protections périodiques commencent à avoir mauvaise presse. Néfastes pour la planète (11 000 protections jetables en moyenne dans la vie d’une femme), elles deviennent aussi néfastes pour la santé.

C’est en 2015 qu’une marque française, Dans ma culotte, décide de révolutionner le genre en proposant une alternative saine et responsable : des tampons ou serviettes 100 % bio, des protège-slips ou serviettes hygiéniques lavables et puis, en 2021, la révolution passe par la « culotte de règles ».
C’est confortable. C’est joli. C’est pratique. C’est à la portée de toutes les bourses : bingo ! « Plus qu’une protection périodique, la culotte de règles Dans ma culotte a été pensée pour t’accompagner à tout moment de la journée, en fonction de tes activités et en fonction du jour de ton cycle. On a donc décliné la culotte menstruelle en plusieurs modèles, flux et tailles : culotte, shorty ou taille haute, flux normal ou flux abondant, du S au XL et même une culotte menstruelle en 12 et 14 ans pour les ados ! » affirme la marque. Depuis, c’est la déferlante de petites culottes sur la Toile et en boutiques.

Autre grande marque française du secteur, Moodz, dont la fondatrice, Caroline Briant, affirme être dans une démarche « lifestyle et mode, tout en véhiculant d’autres messages chers aux jeunes générations », dont le premier : la protection de la planète. Plus qu’une approche hygiéniste ? Pour Chantal, 43 ans, pas si sûr : « J’ai tout essayé ! Les serviettes, jetables ou non, les tampons, les cups, etc. Mais là, je dois dire qu’on touche à une vraie révolution en matière de gestion des règles. C’est un bonheur de ne pas se sentir « humide ». De ne plus s’inquiéter et de reléguer les inquiétudes au placard. Pour moi en tout cas qui l’ai adoptée il y a 4 mois maintenant, il n’y aura pas de retour en arrière. Et si c’est écologique, c’est un plus, pas une condition. »

Comment ça marche ?


L’idée est simple : mettre une culotte (panty, body, shorty…) menstruelle le matin, en fonction de son flux et la garder pour la journée (12 heures max). L’objectif est immédiat : passer la journée sans penser à ses règles !
La qualité varie bien sûr suivant les marques, mais la composition des culottes pour les rendre invisibles, confortables et sans odeur est la même. Et concrètement, ça fonctionne comment ? Il s’agit en fait d’une culotte dotée d’une zone absorbante constituée de plusieurs couches de tissus qui vont assurer l’absorption du flux et les odeurs, mais surtout l’imperméabilité. La vraie révolution, nous demanderez-vous ? Et bien la partie absorbante ne mesure pas plus de 3 millimètres d’épaisseur ! En clair, la culotte menstruelle ne diffère presque en rien d’une culotte classique. Rien à voir donc avec une couche !

« Le premier jour, j’étais quand même légèrement sceptique, explique Charlotte. Mais j’en avais tellement entendu parler que j’ai choisi de m’en procurer localement, via la page Facebook Bien dans ma culotte NC, et je suis comme toutes les utilisatrices : terminé les tampons et autres ! J’ai pris un kit de trois, en fonction du flux. Je suis assez grande maintenant pour déterminer suivant ma fatigue, le jour des règles et mes crampes ou non si mon flux va être abondant ou pas, alors je jongle avec mes culottes. J’ai même décidé d’investir dans le maillot de bain. » Pouvoir compter toute une journée sur sa culotte de règles sans risque de fuites est souvent vécu par les femmes comme un vrai soulagement. Pour la laver ? Rien de plus simple : il suffit de la rincer rapidement à l’eau froide pour enlever le surplus de sang et en machine avec le reste du linge à 30°C ou 40°C en fonction des modèles.

Invisible donc, la culotte de règles apporte aux femmes une autre forme de liberté en laissant le flux sanguin couler naturellement. C’est aussi un formidable outil d’expression. En effet, depuis sa création, Marie Réveilhac et Noëlle Papay, fondatrices de Dans ma culotte, multiplient les actions pour « changer les règles ». Ateliers de sensibilisation en collège, organisation du Menstrual Hygiene Day ou encore distribution de plus de 40 000 protections lavables en partenariat avec les universités, collèges ou lycées. Les occasions ne manquent plus pour parler des règles sans tabous et de façon écologique. En moyenne, une personne menstruée jette 11 000 protections périodiques sur toute une vie, ça fait beaucoup de déchets.

Avantages
1. Elle est discrète.
2. Elle se porte jusqu’à 12 h d’affilée.
3. Elle ne contient pas de plastique, et donc pas de perturbateurs endocriniens.
4. Elle est extérieure au corps. Il n’y a donc pas de risque de choc toxique.
5. Elle offre un confort inégalable pendant les règles.
6. Elle neutralise les odeurs.
7. Elle peut s’utiliser aussi pour les fuites urinaires et le retour de couches.
8. Elle dure entre 3 et 5 ans pour un modèle de bonne qualité.
Inconvénients
1. Il est nécessaire de la laver correctement pour l’entretenir sur le long terme.
2. Il vous faudra au moins un pack de 3 pour assurer le roulement pendant les règles.
3. Une culotte de qualité coûte en moyenne
3 000 francs.
4. Pour les flux abondants, une culotte par jour risque de ne pas suffire. 4 à 6 h max.
5. Si votre poids fluctue, il faudra en racheter. Idem pendant la croissance à l’adolescence.

« L’objectif
est immédiat : passer la journée sans penser à ses règles ! »

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