La confiance en soi, un art à distiller

Votre enfant entre au collège. Au-delà de l’inquiétude (légitime), restent des zones d’ombre. Lui avez-vous donné les armes suffisantes pour affronter cette étape constructive ? Et surtout la seule qui vaille : la confiance en soi.


Pour Matthieu Chéreau, dans son livre Préparons nos enfants à demain, il s’agit là d’une vertu essentielle à l’épanouissement des enfants, liée à la résilience, mais aussi à l’audace et surtout à la socialisation. Comment favoriser leur sécurité affective et leur donner les bases d’une bonne estime de soi qui leur seront utiles toute leur vie ? Ce n’est pas une chose innée. Cela se construit. Et parfois, cela répare même des adultes abîmés par leur propre enfance.

La sécurité affective

Pour qu’à l’âge adulte une personne soit bien dans sa peau et heureuse dans son environnement, la tâche incombe aux parents qui représentent le premier pilier de l’éducation. Booster la confiance en soi d’un enfant passe parfois par un geste simple : le féliciter pour ses bonnes actions mais de façon mesurée. Des félicitations à outrance peuvent avoir l’effet contraire, aussi étrange que cela puisse paraître. Plus que de féliciter à tout va, il faut renforcer sa personnalité. Pour Matthieu Chéreau, « féliciter les enfants en insistant sur leurs qualités plutôt que sur leurs efforts est contre-productif».
Mettez l’accent sur les obstacles qu’il arrive à surmonter à son échelle. Le sport est pour cela un parfait booster de confiance en soi, à condition qu’il reste un plaisir. Il est donc important d’être à l’écoute des appréhensions et des envies de votre enfant pour ne pas le pousser dans la mauvaise voie. Un club, un sport collectif, un bon coach, permettent à un enfant d’intégrer une équipe, de partager des moments forts, d’être mieux dans son corps et d’ancrer en lui la notion de persévérance pour atteindre ses objectifs.

Avoir la bonne attitude

N’en faites pas trop. Inutile de sortir le jus de pomme pétillant à la moindre occasion. Marquez les réussites comme les échecs avec justesse, ce qui n’est pas toujours facile, on vous l’accorde ! Ayez confiance en vous : vous êtes les mieux placés pour déceler les petits soucis, repérer les gros chagrins cachés et vous pourriez parfois être étonnés de la force d’une simple discussion franche.
Ce qui compte avant tout, c’est de les encourager à traverser une mauvaise passe. Ne faites jamais l’erreur de les comparer à d’autres enfants, en bien ou en mal. Vous pouvez aussi vous renseigner sur la communication non violente auprès de la Maison de la Famille à Nouméa ou des organismes comme les CCAS.

Fixez des buts

Moralité, ce n’est pas en hurlant comme une hystérique sur le bord du terrain ou en lui achetant la panoplie complète du petit cavalier que vous boosterez quoi que ce soit, bien au contraire. Trouvez des tâches, des activités qui sont à sa portée et fixez-lui de petits objectifs réalisables. Avez-vous appris à conduire en une seule leçon ? Non. Il faut donc DO-SER l’effort. Tout le monde rêve de voir la chair de sa chair devenir un grand philosophe, musicien ou encore cheffe au guide Michelin. Mais le bonheur ne se mesure pas en réussite, et encore moins la confiance en soi. Alors qu’ils sont très jeunes, des parents multiplient les activités à outrance, jusqu’à en oublier celle qui boostera son imagination, qui le poussera vers ses activités préférées, qui l’encouragera sur la voie de la découverte : l’ennui.

Lâchez du lest

Pousser un enfant vers des objectifs de performance ne fait pas pour autant un jeune équilibré et ces parents-là parviennent rarement à convaincre l’enfant de développer la confiance en soi. Explorer ses talents, oui, mais dans le but de donner le meilleur de lui-même en s’efforçant de travailler sa confiance en soi.
Autre dilemme parental bien connu : l’envie de toujours les protéger. Surprotéger. Au point de les empêcher de respirer ! Comment renforcer sa personnalité si vous faites, répondez, choisissez toujours à sa place ? Cette obsession parentale maladive pousse les enfants surprotégés à avoir du mal à croire en eux-mêmes. Il va falloir faire un travail sur vous et lâcher du lest progressivement, en leur accordant plus de liberté au fur et à mesure qu’ils grandissent. Laissez-les faire leurs preuves et montrez-leur que vous leur faites confiance.

Développer la confiance en soi à travers des exercices

Vos enfants vous imitent ! Soyez bienveillants, tolérants. Apprenez-leur le savoir-vivre, avant même le respect de l’autre, et restez attentifs à toujours donner le bon exemple. Les enfants nous retrouvent dans tous les gestes qu’ils apprennent de nous. Vers la préadolescence, développer leur confiance en eux repose sur les responsabilités que vous allez leur confier. C’est un véritable entraînement qui peut leur permettre de traverser plus sereinement les tant redoutées années collège. Gérer son argent de poche, s’occuper d’un animal, s’épanouir dans un sport collectif, lui confier des objets « précieux » à garder. Les petits comme les grands gestes vous permettront de renforcer cette confiance et la complicité parents-enfant.

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