Collage de Mass

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Réveille les consciences

Elles étaient trois. Au départ. Aujourd’hui, beaucoup plus. Le collectif est né d’un constat simple : lutter contre la fatalité des violences masculines faites aux femmes en Nouvelle-Calédonie qui atteignent des records dans notre pays.


Comment est né votre mouvement et pourquoi avez-vous choisi de le mener en Nouvelle-Calédonie ?

Nous étions au départ trois avec une envie d’être davantage dans l’action et de se rassembler entre sœurs. Aucun collectif de colleuses n’existait en Nouvelle-Calédonie, nous l’avons donc monté de zéro. Les chiffres exorbitants et catastrophiques des violences masculines nous ont poussées à fonder le collectif.

N’avez-vous pas la crainte parfois de passer outre la présomption d’innocence ? Comment choisissez-vous de « coller » ou pas vos messages ?

Non. Nous n’avons jamais collé aucun nom. Nous préférons croire les victimes plutôt que les présumés innocents. La présomption d’innocence est majoritairement brandie dans le cadre de violences sexistes ou sexuelles, car la parole des victimes est toujours remise en doute. Nous nous devons d’écouter et croire les victimes qui sont peu nombreuses à oser dénoncer leurs agresseurs.
Concernant le choix des slogans, les décisions sont prises collégialement. Chacune peut apporter une idée en fonction d’un thème, d’une actualité ou émanant d’une expérience personnelle dans un but thérapeutique (écrire fait du bien).


Pourquoi rester dans l’anonymat après deux ans d’existence ?

L’anonymat nous protégeait des forces de l’ordre et du harcèlement dont nous aurions pu être victimes. Sans leadeuses identifiées, nous portons la voix de toutes les femmes. Ainsi, nous sommes une armée silencieuse : nous sommes vos sœurs, vos collègues, vos épouses, vos amies, vos filles…
Nous n’avons par ailleurs pas besoin de reconnaissance. Notre action est désintéressée d’un point de vue personnel.

Pouvez-vous nous expliquer le diminutif « Mass » ?

« Mass » est la contraction en langue locale de « ma sœur » petit nom affectueux donné aux amies.

« Protégez vos filles, éduquez vos fils. » Vous pensez que la Nouvelle-Calédonie, et les pouvoirs publics, font assez pour les victimes calédoniennes dans les deux cas ?

Non, il y a encore beaucoup de travail à faire dans le domaine de l’éducation et de la prévention. Les pouvoirs publics semblent s’emparer de cette question, nous avions notamment été invitées au Grenelle des violences : davantage d’actions que de mots seraient bénéfiques pour entamer un chemin vers la fin des violences masculines.

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