Stop à la culpabilité !

« Je ne suis pas assez intelligente », « Je me sens nulle », « Je devrais m’occuper plus de ma famille », « Je ne suis pas assez à la hauteur au boulot ». Qui n’a jamais eu ces sentiments de dénigrement et de culpabilité toxiques ?
Voici quelques conseils pour arrêter l’autoflagellation et retrouver l’estime de soi.


Quand votre homme se vautre devant la télé pour regarder un match de foot avec ses potes, est-ce qu’il se pose la question de savoir s’il pouvait vous aider avec les gosses, vous soulager en faisant la cuisine ou ranger le bordel ? Eh bien non, il s’en fout en égocentrique. Mais vous, forcément, vous culpabilisez de vous reposer quelques minutes. Un sentiment qui vous ronge aussi lorsque vous délaissez votre famille, vos proches. Et même son de cloche au boulot, si tout n’est pas bouclé et parfait comme vous le voulez, alors qu’un homme pourrait se dire : « On verra demain ». Cela peut sembler caricatural mais pas tant que ça. Les femmes culpabilisent plus que les hommes, ayant ce sentiment de faute, de ne pas être méritantes, en raison de l’éducation genrée qui a pu leur être donnée au sein d’une société encore patriarcale où les inégalités perdurent. D’ailleurs, la psychanalyste Virginie Megglé en a fait le constat dans son livre : « Le bonheur d’être responsable, vivre sans culpabiliser ». La bonne nouvelle, c’est que la culpabilité n’est pas une fatalité et que l’on peut s’en débarrasser avec quelques conseils.

Reconnaître le sentiment de culpabilité

C’est une étape clé et indispensable pour s’en détacher. Prendre conscience du sentiment de culpabilité permet d’en connaître ses causes et sa nature. Est-elle justifiée ? Disproportionnée ? Est-elle induite par manipulation ou par un biais perceptif pour compenser un déséquilibre ? Répondre à la question : « De quoi vous sentez-vous coupable exactement ? » permet de mettre des mots sur cette émotion.


Repérez avec qui vous vous sentez coupable

En reconnaissant avec qui l’on se sent coupable, on en arrive à mieux comprendre de quel type de faute on s’accuse. Ainsi, on peut éprouver de la culpabilité vis-à-vis de son conjoint, ses enfants, ses parents, son boss. Mais, parfois, celui avec qui l’on se sent coupable est aussi celui que l’on accuse. On peut réagir de deux façons : soit garder la culpabilité à l’intérieur et donc s’auto-accuser, soit la jeter à l’extérieur de soi et la projeter sur l’autre et donc l’accuser.

Mesurez les conséquences

Quelles conséquences concrètes ont suivi l’acte qui vous a amenée à ressentir de la culpabilité ? Listez tout ce qui en a résulté : pour vous, mais aussi pour la ou les personnes touchées ainsi que pour vos proches.

« On passe
parfois plus de temps à ruminer sur nos erreurs qu’à
les réparer.
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Corrigez vos erreurs

On passe parfois plus de temps à ruminer sur nos erreurs qu’à les réparer. Si vous vous sentez mal parce que vous avez préféré retrouver vos copines plutôt que d’aller à la piscine avec vos enfants, pourquoi ne pas leur proposer un ciné le lendemain pour compenser ? Personne ne sera frustré.

Ne pas laisser la culpabilité en suspens

Si vous avez eu le sentiment d’avoir blessé quelqu’un, en particulier votre conjoint, un de vos parents plus âgés ou un collègue, ne laissez pas la situation se détériorer et réagissez rapidement. Le fait de reconnaître vos torts plutôt que d’avoir des regrets trop tard sera réparateur. Cette démarche positive facilitera la déculpabilisation et vous évitera de reproduire les mêmes erreurs.

Tirez les leçons

La culpabilité vous a fait vivre un éventail d’émotions intenses avec ses hauts et ses bas. Mais elle vous a permis aussi de vous poser des questions, d’analyser la situation, de tenter de trouver des solutions et d’en tirer des leçons. Vous ne réagirez plus de la même façon, vous prendrez plus de recul, parlerez avec discernement.

Acceptez d’avoir raison

La réaction des autres peut vous faire sentir coupable, même lorsque vous avez raison. Si vous avez besoin d’une journée tranquille et qu’une amie vous appelle avec une nouvelle urgence, il faut apprendre à dire non. Vous mettez des limites pour protéger votre équilibre psychologique et non pas parce que vous êtes ingrate. Et vos conseils n’en seront que meilleurs si vous êtes moins stressée.

Ne soyez pas trop exigeante avec vous-même

La personne vis-à-vis de laquelle on se sent, au fond, le plus coupable, c’est soi-même, ou plus exactement cette petite voix intérieure qui nous juge en permanence et nous pousse vers la perfection. Mais personne n’est parfait en toutes circonstances. Reconnaître ses failles et ses faiblesses permet d’être moins sévère, plus indulgente avec soi-même et faire un premier pas pour mieux s’aimer.

Les réussites l’emportent sur les échecs

Répétez-vous ce mantra chaque jour ! Vous n’êtes pas la championne en tout, mais vous avez des qualités. Vous excellez dans votre job, vous êtes présente pour votre famille, à l’écoute de vos amis, vous êtes drôle, cultivée… Ok, vous n’êtes pas la meilleure cuisinière du monde. Et alors ? Vous compensez comme vous pouvez par des plats préparés. N’hésitez pas à vous concentrer sur vos qualités et même à les noter. Rien de tel que de retrouver la confiance et l’estime de soi.

Se pardonner

Rester engluée dans la culpabilité ne vous apportera rien de bon. La culpabilité n’est saine que lorsqu’elle reste éphémère. Ruminer les faits, tenter de refaire l’histoire avec des « si », éviter d’en parler, peuvent engendrer un déséquilibre psychique. La solution : le lâcher-prise. Plus facile à dire qu’à faire, mais lorsque vous y parviendrez, ce sera une victoire indiscutable sur vous-même.

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