L’innovation sort du bois

Aujourd’hui, la filière forêt-bois doit renforcer sa compétitivité dans l’industrie et le bâtiment. Des matériaux et des systèmes constructifs innovants, mais aussi des techniques de conception et de mise en œuvre performantes. Cela demande un haut niveau de qualification des entreprises, un « sacrifice » qu’elles sont toutes prêtes à faire localement.


Jusque dans les années 70, le bois était relégué au rôle de cabane ou simple habitat de loisirs. La maison en bois connaît une véritable progression constante que depuis ces 15 dernières années. Des composants à la structure, l’innovation technologique et la créativité architecturale ont permis de faire émerger des bureaux d’études spécialisés dans la construction bois.

Ainsi, le bois et ses dérivés sont assujettis à des règles imposées au fabricant pour démontrer les caractéristiques des produits quant à la résistance mécanique, la stabilité, la sécurité incendie, l’hygiène, la santé, la protection contre le bruit ou encore les économies d’énergies.

 

Thermique d’été

De par sa composition, le bois est un excellent isolant thermique naturel. Cela marche dans les deux sens. Par grande chaleur comme en Nouvelle-Calédonie, la bonne conception de la maison reste le meilleur moyen d’avoir une habitation non seulement confortable, mais aussi exempte de climatisation. Les progrès techniques en la matière sont majeurs. Ainsi, la lame d’air présente derrière le bardage participe au ralentissement de la montée en température du mur. Une bonne ventilation des façades aux heures les moins chaudes permet de créer ce que l’on appelle un flux d’air rafraîchissant, un atout non négligeable sous nos latitudes !

 

Le défi de l’innovation

Aujourd’hui, l’enjeu économique de la construction bois, étroitement lié à la filière forêt-bois, est de se tourner vers la bioéconomie. Aujourd’hui, de nombreuses initiatives ont permis l’émergence de matériaux issus du bois comme le développement des panneaux en bois massif lamellé-croisé. En 2014 en France, l’activité économique liée au bois a été reconnue comme la 14e filière industrielle française. Les progrès permettent déjà d’envisager d’ici 2030 la construction d’immeubles de 30 étages !

L’année dernière, Timothée Boitouzet a été élu « innovateur de l’année » par le MIT Technology Review pour avoir mis au point un matériau esthétique à partir du bois, trois fois plus résistant. Grâce à un procédé chimique innovant, il l’a rendu imputrescible. Ce bois nouvelle génération ne grise pas. L’homme qui a monté sa start-up Woodoo espère d’ici deux ans développer un produit qui pourra s’appliquer au second œuvre dans la construction avec des éléments de façade toiture et plancher. D’ici à cinq ans, l’architecte espère aussi travailler sur les éléments d’ossature bois. Pour lui c’est certains, « les villes du futur seront en bois ».

 

Il est indispensable que le bois soit traité !

 

Le termite en Nouvelle-Calédonie est une réalité. Nombre de maisons coloniales et même maisons « en dur » en font aujourd’hui les frais. Il n’est pas possible aujourd’hui de réaliser des constructions en bois sans traitement.

Le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie doit livrer un référentiel de la construction qui établira une liste de normes principalement françaises et européennes, adaptées au territoire. Si les termites ont un rôle fondamental dans le fonctionnement des écosystèmes tropicaux, on aimerait bien qu’ils se cantonnent aux forêts ! Sur les 2 700 espèces recensées dans le monde, une centaine s’attaque au bois œuvré.

Dans les zones habitées, les termites s’attaquent au bois sous toutes ses formes, mais aussi à tous matériaux cellulosiques, à base de bois (panneaux, contre-plaqués…), au papier, cartons, textiles… les termites peuvent aussi provoquer des dégâts ou des perforations de matières comme le plâtre, les matières plastiques, les isolants des fils et câbles électriques. 11 espèces ont été identifiées en Nouvelle-Calédonie en 1974 (G. Fabres, Orstom), dont deux dangereuses pour l’économie locale. Un termite souterrain à la fois urbain et rural, le « termite béton », qui est la plus menaçante, et un termite de bois sec, traditionnel, presque « domestique ».

 

En Nouvelle-Calédonie dans la construction, nous avons aujourd’hui du bois traité d’excellente qualité et souvent moins cher que le béton. 75 % des besoins en bois de construction sont aujourd’hui couverts par l’importation (chiffre CCI) avec notamment le radiata (famille du pin) de Nouvelle-Zélande.

Mais qu’en est-il des maisons anciennes ou des petites constructions comme un faré ou un cabanon ? Comment protéger son bien des termites, ou plus simplement traiter une zone de votre habitation. De très nombreuses constructions privées sont atteintes. Or il n’y a pas comme en métropole ou dans les DOM TOM d’obligation de dresser un état parasitaire par une personne qualifiée en préalable à la vente.

 

Professionnel obligatoire

Le coût des traitements peut se révéler important, mais indispensable. « La lutte contre les termites de bois sec ne présente plus aujourd’hui de difficulté particulière », révèle dans un rapport l’UFC-Que Choisir de Nouvelle-Calédonie. Grâce à des injections ou application en surface par des professionnels d’insecticide termicide, on les tue rapidement et on empêche leur retour sur les lieux pendant quelques années.

Pour les termites souterrains et pour les fondations de nouvelles constructions, l’accent est mis sur l’utilisation de différentes barrières insecticides ou physico-chimiques.

C’est pour les constructions anciennes que le combat est difficile. On ne pourra le plus souvent que les repousser sans raisonnablement atteindre la colonie souvent éloignée et constituée… de plusieurs centaines de milliers d’individus. La technique de lutte plus complexe est là aussi pris en charge par des professionnels à l’aide d’appâts ou de pièges insecticides. En cas d’infestation, surtout ne touchez à rien et contactez au plus vite un professionnel qui sera à même de déterminer avec précision les zones où placer des pièges.

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