Et si on communiquait mieux ?

 La communication positive, ou « parentalité bienveillante », avec les enfants serait LE secret d’une vie familiale épanouie. Mais comment faire pour ne pas crier et se sentir impuissant ? Où sont les limites de cette méthode ? Est-ce que ça marche vraiment ?! Par E. Darman

Commencer par soi

Pour garantir une bonne communication, il faut avant tout être en osmose avec soi-même. Il est clair que si on est fatigué, on sera facilement irritable : notre niveau de patience sera au plus bas, et on préfèrera se jeter sur du chocolat plutôt que d’expliquer pour la 20e fois à son bambin pourquoi il ne faut pas mettre de gel douche dans l’aquarium…

Facile à dire plutôt qu’à faire allez-vous penser ? Certes, entre le(s) petit(s), votre boulot, les courses, et le chien qui détruit votre jardin, vous n’avez que très peu de temps pour vous. Et bien soit : obligez-vous à penser à vous, de quelque manière que ce soit. Avec un film, une balade en solo, un peu de shopping, un verre avec les amis. Pour pratiquer la communication positive, il est vital, que ce soit pour votre santé, votre moral et surtout pour l’ambiance familiale, que vous preniez du temps pour vous, de manière tout à fait égoïste.

Une fois que vous aurez pu répondre à vos besoins, vous pouvez répondre aux besoins des autres, et notamment, à celui de votre enfant.

 

S’exprimer

Vous parlez trop fort à son goût ? Il vous réclame alors que vous n’êtes pas disponible ? Prenez juste une minute et écoutez-le : tout comme nous, adulte, un enfant a lui aussi le droit de s’exprimer. Certes, il ne connaît pas encore les codes de communication. Peut-être même qu’il ne sait pas encore très bien parler, quoi qu’il en soit, il ressent des choses qu’il a le droit de partager. L’en empêcher serait lui imposer une frustration qu’il ne comprendrait pas, puisque de toute façon, il est bien trop jeune pour ça.

En pratiquant le renforcement positif, c’est-à-dire en valorisant ce qui est bien dans le comportement de l’enfant plutôt que de sanctionner ce qui ne va pas, et en s’attachant à critiquer les comportements plutôt que la personne. Exemple : « je n’apprécie pas que tu me dises des vilains mots » plutôt que « tu es méchant et malpoli ». Et tout ça, en essayant de montrer à nos enfants que nous les aimons, quoi qu’il arrive. Pas facile hein ?!

Sur le principe, on peut comprendre, mais cela demande quand même une bonne dose de temps et de patience pour y arriver. Ne serait-ce même que pour ne pas reproduire ce que nous avons vécu, alors qu’il faut l’avouer : on n’est pas non plus traumatisés.

 

Stabilité

Alors où est la frontière entre la parentalité bienveillante et le laxisme total ? Dans certains forums, on peut lire ce genre de propos : « penser que les enfants ont besoin de limites reviendrait à être un parent maltraitant et/ou persécutant ».

C’est quand même un peu flippant… Cela signifierait donc que la bienveillance implique l’absence d’autorité ? C’est en tous cas l’une des plus grandes peurs des parents : devenir trop permissif.

Pourtant, les différences entre l’éducation bienveillante et l’éducation laxiste seraient bien réelles : il s’agirait davantage d’instaurer une démocratie au sein de la famille. Chacun a son mot à dire, certes, mais chacun doit apprendre à se contrôler soi-même. Il n’y a pas d’absence totale de contrôle ou d’éducation : ce serait juste une autre manière de faire. Dans le cadre d’une parentalité bienveillante, chacun apprendrait donc à définir ses propres besoins et à les exprimer, dans un premier temps dans l’excès, puis dans un second temps, de façon régulée…

En gros : il va quand même falloir faire preuve de patience. Ainsi, si l’éducation laxiste permet aux enfants de tout penser et de tout faire, l’éducation bienveillante permettrait aux enfants de tout penser, mais pas de tout faire…

 

(Im)perfection

Que l’on soit adepte ou pas, il faut reconnaître que la communication positive avec les enfants est quelque chose de tout à fait louable. Et on espère même que ce type de communication puisse s’étendre de manière bénéfique à tout âge, même entre adultes (quand votre coiffeur ratera votre frange ou quand on vous coupera la route sans avoir respecté le cédez-le-passage).

Étant donné qu’il n’y a pas encore de mode d’emploi en matière de parentalité, c’est simple : faites comme vous pouvez. Essayez juste de profiter allègrement du moindre instant passé avec vos petits, qui comme vous le savez, grandissent bien trop vite !

 

« Le parent parfait n’existe pas »

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