Plus de 10 partenaires sexuels = salope ?

Croqueuse d’hommes, pute, fille facile, salope. Des mots tout aussi charmants les uns que les autres. Pourtant, ce n’est pas moi. Ou du moins, je ne me suis jamais considérée comme telle. Et puis… Qu’est ce que ça peut bien vous faire ?

Les préjugés ont la vie dure, surtout en ce qui concerne notre vie privée. Aimer le sexe, mais surtout, aimer le sexe et avoir eu de nombreux partenaires, sans chercher l’amour avec un grand « A », ça ne passe pas. La liberté sexuelle de la femme, on en parle ?

 

Cendrillon et son prince charmant

Cette histoire (et toutes celles qui lui ressemblent) c’est du bidon. Le prince charmant qui vadrouille par monts et par vaux pour trouver le bon pied qui va dans la bonne chaussure, c’est de la connerie. Contrairement à la pauvre Cendrillon — qui en plus de sniffer des drogues hallucinogènes lui permettant de prendre une citrouille pour un carrosse — moi, j’ai pris les devants. Pour prendre mon pied, je vais moi-même shopper mes chaussures, et j’en essaie plusieurs pour être sûre de la pointure. Et c’est un peu pareil avec les mecs.

Sauf que, « je suis une traînée ». À vos yeux en tous cas. Perso, j’aurai juste dit « curieuse ». Mais apparemment, ce n’est pas approprié.

Évidemment, il y a aussi tout ce débat philosophico-intellecto-sexologico-social qui dit bien souvent de moi que je ne me respecte pas, ou que mes habitudes sexuelles cachent une grande dépression ou un narcissisme exacerbé. Pourtant, je vous jure : tout va bien.

Bande de jaloux va !

Est-ce pour cette raison que je fais si tristement partie de vos sujets de conversation ?

Pour vous rassurer un peu, je ne suis pas à la recherche du grand Amour, ce qui implique que je décide (si, si) de rencontrer (parfois, pas tous les soirs, évidemment, je bosse moi aussi) de nombreux partenaires. Un coup d’un soir me convient parfaitement. Partager un peu plus de mon temps aussi : trois mois, c’est d’ailleurs largement suffisant. Et j’en sors à chaque fois grandie. Mes expériences font que j’apprends des hommes, mais aussi de moi-même, à chaque relation. Surtout de moi-même en fait, et c’est peut-être ça, vous les jaloux, qui vous fait défaut.

Et puis qui êtes-vous pour décider du nombre de partenaires à ne pas dépasser ? « Il va peut-être falloir que tu te ranges un peu », m’a t-on dit la dernière fois. Mais pourquoi ? POURQUOI ?

Sans doute pour faire partie d’un schéma qui rassure. Faire la fête à 20 ans, se poser à 30, se lancer dans une vie de couple, avoir un bébé et plus tard, peut-être, tout recommencer. Parfois, je me rends compte qu’en parlant avec des amies « rangées », j’ai l’image de celle qui « inquiète ». La liberté fait peur à ceux qui se sont accommodés de leur prison, aussi belle puisse-t-elle paraître. Peut-être pensent-elles à la possibilité que je leur « vole » leur compagnon, que je détruise tout sur mon passage et qu’en plus, j’y prenne un certain plaisir ? FAUX.

Ce n’est pas parce que je fais ce que je veux de mon corps (et de mon cœur, car l’un ne va quand même pas sans l’autre) que je détruis des ménages et que je suis une maîtresse diabolique. Je choisis mon/mes partenaire(s) en fonction de ce qui m’attire chez lui/eux, tout en m’assurant de lui plaire aussi en retour. Tout n’est pas qu’une question de sexe (même si pour moi, il est important de prendre mon pied), mais aussi et surtout une question de séduction. Croyez-moi : celle-ci commence par l’échange, la communication, le clin d’œil qui fait rougir ou bien encore la caresse qui fait frémir. Oui, J’AI UN CŒUR.

Peut-être qu’effectivement, je tomberai véritablement amoureuse un jour. Assez en tous cas pour vouloir laver des slips sales autres que les miens et pourquoi pas ouvrir un compte commun.

Mais en attendant, si vous me jugez pour ma façon de vivre aujourd’hui, peut-être jugerez-vous d’autres comportements ? Vous pourriez alors vous demander « en dessous de combien de partenaires est-on une Sainte Nitouche ? » ou bien encore « en dessous de combien d’orgasmes mensuels est-on frigide ? »

Et ça n’en finirait pas. Alors on fait un deal : à partir d’aujourd’hui, on essaie de s’occuper de sa propre culotte.

Et puis faîtes l’amour, ça vous fera du bien, croyez-moi.

Par L. Dubois

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