Résonances d’intérieur

C’est une demeure que l’on ne présente plus. À l’élégance affirmée et dont l’histoire rejoint celle de la ville de Nouméa. L’Amirauté s’est offert il y a deux ans une seconde jeunesse sous l’impulsion de ses nouveaux propriétaires. Dans le plus pur style Art déco. À l’intérieur, des pièces rares et du mobilier vintage et design où objets et œuvres d’art se répondent. Des résonances et une harmonie signées par de grands talents de l’art et du design. On ne parle pas ici de musée. Les pièces vivent, les œuvres se marient et se répondent dans un subtil effet de style. Visite guidée avec Guy et Christophe, heureux propriétaires de la résidence.

Le salon rouge, cabinet de curiosités

C’est un petit salon aux allures de boudoir qui distille un parfum d’intimité et de chaleur humaine. Tout ici est objet de collection. Tout ce qui meuble cette maison fait référence aux différents moments de vie de leurs propriétaires. Des pièces originales habillent le salon rouge qui raconte les années 50. Un canapé de Gio Ponti, une paire de fauteuils rouge rubis de Marco Zenso. « On est ici vraiment dans le design italien des années 50 que j’ai associé à du mobilier français des années 50 également comme cette table-banc de Charlotte Perriand et une bibliothèque de Jean Prouvé », des pièces assez rares aujourd’hui.

Particulièrement recherché, ce luminaire unique de Jean Royère qui court sur le mur. « Pour moi le plus grand designer français des années 50. C’est un luminaire de la série des lianes, la pièce maîtresse de ce salon. »
Peintures, céramiques et sculptures se répondent dans ce petit salon, comme dans toute les autres pièces de la maison. L’harmonie naît entre les objets, créant une atmosphère qui invite à la confidence.

La coursive d’antan

« Je voulais donner une allure qui soit très proche des débuts de la maison qui a été construite en 1924. Nous sommes ici dans une ambiance années 20 et Art nouveau. » Le mobilier choisi apporte beaucoup de caractère avec des meubles de Thonet aux formes minimalistes qui utilisent la technique du bois courbé pour ses chaises, un guéridon de Majorelle, des « pâtes de verre » de Gallé et des frères Muller. Le piano est également d’époque Art nouveau. Le sol ici a été refait. Un joli dallage marbré des années 60. « L’idée était de garder au maximum tout ce qu’on pouvait garder de la maison. Histoire qu’elle ne perde pas son âme. »


Attenante à la coursive, une pièce à la décoration unique et majestueuse. « Je l’ai voulue très épurée avec un papier peint Nobilis », une marque porteuse de la culture française et de haute qualité qui allie classicisme et l’ultra design chic. Un magnifique buffet en sycomore de Maurice Rinck donne le ton de cette pièce années 40, très théâtrale. Une paire de lampes Vénini en verre de Murano invite au respect, ainsi que le lustre bleuté, également de Murano. La pièce-musée est complétée par un ensemble de Jiacometti avec une console et un miroir de toute beauté.

La salle à manger d’apparat

Les propriétaires ont transformé le grand salon pour y installer le restaurant gastronomique « Le Temps des Amours ». Le parquet d’époque est l’un des rares à chevron en Nouvelle-Calédonie. « Initialement, il y avait un ensemble de salons Art déco que nous remplaçons par cette salle de restaurant. Nous l’appelons toujours le Grand Salon. »

Plusieurs jolies pièces des années 30, comme ce buffet de Jean Pascaud en parchemin, deux lampes de Maurice Rinck. Deux éléments majeurs ici : la lampe de Lalique (1927), réalisée en verre pressé transparent. Seulement cinq versions ont été aménagées en tant que lampe et trois seulement en verre opalescent. « Dont une exposée dans cette salle à manger. C’est un peu le bijou de cette pièce. » Plus discret, un vase de Picasso se cache dans la pièce. Un vase rare et romantique. Tout ce qui fait la qualité des pièces de cette demeure, ce sont les livres d’art multiples que l’on peut retrouver parsemés dans la salle à manger d’apparat.

No Comments Yet

Comments are closed