Laura Laune, la princesse grinçante

Laura Laune, humoriste belge aussi truculente que talentueuse, sera sur la scène du Théâtre de l’île, les 6, 7 et 8 juin. Belle ne pouvait pas rater l’opportunité d’une si belle rencontre.

De nombreuses personnes pensent que votre humour grinçant n’a qu’un but : choquer. Pourtant derrière les mots trash se cache une dénonciation. Quel thème vous touche plus ?
Je dirais les injustices de manière générale. Par exemple, je parle beaucoup dans mon spectacle de racisme et d’homophobie, ce sont des sujets dont j’avais vraiment envie et même besoin de parler quand j’ai commencé à monter sur scène.

Dans l’un de vos sketchs, vous évoquez le show-business et les producteurs qui réclament un paiement en nature. Vous vous êtes inspirée de la bombe #metoo ou #balancetonporc ou bien d’une expérience personnelle ?
J’avais écrit ce sketch avant toute l’affaire #metoo et c’est effectivement inspiré d’une histoire personnelle. Quand je suis arrivée à Paris, j’ai rencontré un directeur de casting qui draguait toutes les comédiennes, un cliché ! Je ne sais pas si dans le monde de l’humour c’est plus difficile qu’ailleurs, mais il est vrai que l’on me parle souvent de mon physique, par exemple en interview, là où on ne va pas forcément le faire pour des humoristes hommes. Un jour, un présentateur lors d’un spectacle a dit : « ce soir nous accueillerons la jolie Laura Laune et le talentueux Guillaume Bats ». Pour les hommes, on va plutôt vanter d’autres qualités.

Dans le même ton, vous recevez des messages « charmants » sur les réseaux, et vous avez publié une réponse truculente sur Instagram récemment. Ok votre répartie est juste parfaite, mais comment gérez-vous intimement ce manque de respect au quotidien ?
Aujourd’hui, plutôt bien car j’ai compris que cela fait partie du jeu, quand on fait ce métier et qu’on est très exposé. Surtout sur Internet, les gens se lâchent au niveau des insultes. Mais ça me fait plutôt rire maintenant. Et je reçois tellement de messages de personnes qui sont fans de ce que je fais, qui me font des compliments ou me disent par exemple que mes sketchs les ont aidées à traverser des moments difficiles dans leur vie, que finalement tout ça prend le dessus et j’accorde très peu d’importance aux messages des Haters !

À Nouméa, vos trois représentations ont été complètes presque trois mois avant votre prestation. Vous êtes donc très attendue. Que promettez-vous au public calédonien ?
Que je ferai de mon mieux pour ne pas m’endormir sur scène à cause du décalage horaire ! Je suis très flattée d’être attendue, mais croyez-moi j’attends aussi avec beaucoup d’impatience ma venue chez vous !

Quelle est la question que vous avez marre d’entendre de la part des journalistes ?
J’en ai marre qu’on me demande si on peut rire de tout ! Je pense que cela dépend de la sensibilité de chacun et que chacun a sa propre réponse.

On me parle souvent de mon physique en interview, là où on ne va pas forcément le faire pour des humoristes hommes.

Et celle que vous n’avez jamais eue et que vous adoreriez avoir ?
J’aimerais qu’on me demande si je gère moi-même mes réseaux sociaux, car la réponse est oui ! Souvent, les gens pensent que quelqu’un de mon équipe s’en occupe. Mais pas du tout ! C’est un lien direct entre le public et moi et c’est essentiel pour moi de le conserver. J’essaie de lire tous les commentaires et les messages, d’y répondre un maximum. Ça me fait plaisir que le public prenne la peine de m’écrire !

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